La reconduction ou pas des 38 millions d’euros d’aides allouées par l’Etat à la filière inquiète. 38 dont 28 millions d’euro pour La Réunion. Les députés ont remarqué que cette aide compensatoire ne figurait pas dans le document préparatoire du projet de loi de finances 2020. Le gouvernement ne s’est pas encore prononcé.
C’est ce lundi matin que le président de Tereos Océan Indien prend la parole lors d’une réunion avec ses employés. "Philippe Labro est venu s’adresser à l’ensemble du personnel pour l’informer d’une problématique que nous avons aujourd’hui face à une subvention qui est contractuellement actée dans la convention canne", indique Jean-Pierre Desaix, directeur de la sucrerie de Bois-Rouge.
Une réunion entre patron et employés où l’incertitude face à l’enveloppe de 28 millions d’euros allouée par le gouvernement à la filière canne est exposée, mais pas seulement. Pour le syndicat, le président de Tereos Océan Indien va plus loin. "Philippe Labro a annoncé à ses salariés que s’il n’y avait pas reconduite des 28 millions d’euros dans la loi finances, il n’y aurait plus de fonctionnement d’usine à la fin de l’année", craint Gaël Dijoux, vice-président des jeunes agricoles de La Réunion.
Une nouvelle qui interpelle. "Si on créé tout de suite un climat d’incertitude, on va entamer une marche arrière car il n’y aura plus d’investissement ni de plantations."
A l’heure actuelle, c’est l’incertitude qui prédomine quant à l’aide allouée à la filière canne qui représente environ 18 000 emplois. Certains députés alertent le gouvernement, comme Huguette Bello le 18 juin dernier. "Malgré leurs divergences, industriels et planteurs s’accordent pour affirmer que la suppression de cette aide structurelle remettrait en cause le maintien même de la filière canne sucre rhum énergie à La Réunion."
PDG de Tereos, Philippe Labro était l’invité du 19h d’Antenne Réunion. Il réagissait face à cette inquiétude.
"Il n’y a normalement pas de raison d’inquiétude au début de cette campagne puisque des engagements nécessaires pour le maintien de la filière et son développement ont déjà été pris, sont actés, pris par le gouvernement et sont signés et figurent dans la convention canne. Malgré tout, le montant de 28 millions d’euros pour La Réunion n’est pas encore programmé."
"J’ai écrit au président de la République le 23 mai dernier puisqu’il avait pris des engagements très forts moins de 18 jours avant d’être élu. La réponse a été que le ministre de l’Agriculture et la ministre des Outre-mer nous rencontre.
Actuellement à Paris pour défendre la filière, Serge Hoareau, vice-président du Conseil départemental délégué à l’agriculture s’exprime : "Cette absence d’enveloppe pourrait avoir comme incidence des difficultés de fonctionnement pour les usiniers et remettre en cause la filière canne."
La réponse finale est attendue courant octobre, même si les acteurs de la filière attendent une réponse bien avant.