Ce constat, dur dur pour les franchisés. Le secteur du textile est particulièrement à la peine, Camaïeu, Jacadi, Minelli. Fermetures sur le plan national comme local.
Pourquoi ces liquidations à répétition, comment les enseignes qui résistent se réinventent elles pour durer ?
En rentrant dans un magasin franchisé du centre-ville, rien ne laisse apparaître les difficultés, ou presque. "Pour diminuer nos charges au niveau publicité, on prend une petite fille qui travaille chez nous, on l’habille, on fait le shooting, on l’imprime nous-même et on le colle sur les murs du magasin ou sur les écrans", nous explique Yasmina Ravate, responsable de l’enseigne TATI.
Cette franchise a vu ses ventes baisser de 30% en quelques années, la faute en partie aux transports maritimes devenus peu fiables avec des retards parfois de plus de 2 mois. La Réunion n’étant pas prioritaire, les bateaux s’arrêtaient parfois à l’île Maurice ou en Asie, l’enseigne devait ensuite payer plus pour voir ses marchandises arriver à bon port.
Pour survivre à cette crise, il a fallu s’adapter "Ce qui nous emmène aujourd’hui à favoriser l’aérien par rapport au maritime. On réduit un certain nombre de charges qui est la publicité, on va pas non plus embaucher systématiquement. Troisième point, la communication : on ne communique plus autant" déclare cette même responsable.
À La Réunion, les exemples de liquidation ne manquent pas, Camaïeu ou encore Jacadi, deux possibilités s’offrent aux franchisés en cas de fermeture nationale "On n’a plus d’approvisionnement de la marque, soit on doit fermer, soit on réinvente comme nous l’avons fait pour San Marina en le transformant en Iconic, en amenant de nouvelles marques" confie Mohamed Jina, PDG de Jina Chaussure.
Plusieurs facteurs expliquent cette crise : l’inflation, le problème d’approvisionnement et le développement du shopping sur internet "Les entreprises aujourd’hui qui sont organisées autour de centrale d’achat, de réseau de distribution, se retrouvent en grande difficulté et contraintes de fermer les portes. Imaginez vous un petit commerçant du centre-ville" déclare Pierrick Robert, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion.
4 ans après le Covid, c’est l’hécatombe du prêt-à-porter dans toute la France, en 2023 ce sont 1 130 défaillances d’entreprise qui ont été enregistrées, soit 4 000 emplois disparus.