Le 11 novembre 1882 marque la fin de l’engagisme à la Réunion. Un jour de commémoration pour les 200 000 engagés arrivés sur l’île pour travailler dans les champs de canne à sucre. Ce jeudi matin, les associations se sont retrouvées au Lazaret de la Grande-Chaloupe pour rendre hommage à leurs ancêtres.
Tous unis dans la même procession pour rendre hommage aux travailleurs engagés, les marcheurs venus rendre hommage aux engagés rejoignent la mer, là où leurs ancêtres ont débarqué sur l’île en avril 1828.
" I fo pas oublié ke zot lété là avant nous, ke zot la subit des choses difficiles, " s’exprime un marcheur. " Il faut les honorer et ne surtout pas les oublier ", insiste une marcheuse.
À partir de 1861, les travailleurs engagés subissent la quarantaine au Lazaret de la Grande Chaloupe, un lieu chargé d’histoires pour les représentants des associations. Jean-Luc Amaravady, président de la fédération tamoule de La Réunion, fait le lien entre l’arrivée des engagés sur l’île et la situation sanitaire actuelle : " Lorsque les engagés sont arrivés à La Réunion, ils devaient présenter un passeport sanitaire. Aujourd’hui, en 2021, on nous demande de présenter un passeport sanitaire. Cela signifie qu’il ne faut pas oublier le passé parce qu’il peut ressurgir à tout moment. "
Pour créer son œuvre intitulée « Terre à l’horizon, » Noemi Sjöberg, une artiste suédoise, s’inspire des images d’archives sur la migration et l’engagisme. À l’occasion de cette commémoration, elle expose ses œuvres d’art présentées dans des barques qui symbolisent l’arrivée des engagés par la mer.
Le 11 novembre 1882 marque la fin de l’engagisme à la Réunion. Après l’abolition de l’esclavage sur l’Île Bourbon, 200 000 travailleurs sont venus d’Inde, de Chine, de Madagascar des Comores ou encore de Rodrigues.