À La Réunion, 42 % des jeunes actifs sont au chômage selon les chiffres de l’Insee en 2018. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Parmi les mesures annoncées par Emmanuel Macron pour y remédier, la création d’un service public de l’insertion, ainsi qu’un accompagnement des jeunes pour les aider à s’insérer sur le marché du travail.
À ce jour, La Réunion compte 138 640 demandeurs d’emploi sans aucune activité. C’est 330 de moins que le trimestre dernier, ce qui se traduit par une légère baisse du chômage sur le territoire. Néanmoins, globalement depuis 2009, la tendance sur le territoire est plutôt à la hausse, si on les catégorise par tranche d’âge.
Ce sont les moins de 25 ans qui sont les plus touchés avec 50,3 % de chômage. Il est de 23,2 % pour les 25-49 et 16,6 % pour les plus de 50 ans.
Pour Cassandra, Lorna et Maëlle, c’est un véritable parcours du combattant. Elles ont chacune des projets professionnels et des obstacles à surmonter. Lorna, 20 ans est maquilleuse. En intérim, elle espère signer un CDI.
"Comme je suis en intérim, j’ai très peu d’heures à travailler, je ne fais pas 35 heures par semaine donc pour moi, bien travailler c’est au moins 35h par semaine, du moment que je sois bien payée."
Son petit salaire ne lui permet pas d’avoir un appartement entier. Elle loue une chambre au foyer des jeunes travailleurs du Port. Tout comme Cassandra, 22 ans, actuellement en formation pour devenir assistante de vie aux familles. Elle va partir à Lyon pour compléter son apprentissage. "C’est une formation mobilité, donc on a passé notre premier module ici. On va passer le 2e, le 3e et l’examen final là-bas."
Maëlle est Martiniquaise. Egalement étudiante, elle ne reçoit pas d’aide pour financer son école d’architecture. Mais avec le soutien de sa famille et le loyer très abordable du foyer, elle arrive à s’en sortir. "Le foyer m’aide car le loyer est peu élevé, cela me permet d’être logée car à La Réunion il est compliqué de trouver un logement, surtout pour les étudiants."
En parallèle, sur le marché de l’emploi, plusieurs secteurs peinent à recruter. C’est le cas notamment dans la grande distribution, le BTP, et l’hôtellerie-restauration.
Avant l’arrivée d’Emmanuel Macron, en 2016, le chômage était à 22,4 %, aujourd’hui on frôle les 24 %. Certains observateurs pointent les effets de la perte des contrats aidés. Ils sont passés de 11 500 à 5 000 en moins d’un an.
Ces contrats n’existent plus et sont remplacés par les Parcours emploi compétences (Pec), plus axés sur la formation. C’est d’ailleurs l’une des orientations majeures de la politique du président de la République pour l’emploi.
Autre réforme phare du quinquennat, l’assouplissement du code du travail en 2017, pour inciter les entreprises à embaucher. Ces mesures n’ont pour l’heure pas fait leurs preuves sur le département.
Dans l’Hexagone, en revanche on compte 300 000 chômeurs en moins depuis 2017.