Une nouvelle loi est entrée en vigueur hier : les abandons de poste seront considérés comme une démission. Vous ne toucherez plus les indemnités chômages.
Une nouvelle loi est entrée en vigueur : les abandons de postes seront considérés comme des démissions par un employeur.
C’est un changement important pour le monde du travail.
"Déjà ce n’est pas normal, ce n’est pas nous qui décidons. C’est la loi", nous dit un cuisinier résigné.
Un inconvénient pour les salariés qui ne percevraient pas le chômage après l’abandon de poste mais un avantage pour les employeurs.
Le responsable de cette charcuterie a dû attendre pendant des 6 mois que son salarié en abandon de poste dépose sa démission. Cette nouvelle loi est un gain de temps. "lorsqu’il n’est pas là, ce qui n’est pas considéré comme un abandon de poste ni une démission. On ne peut pas embaucher un salarié supplémentaire parce que si il revient dans l’entreprise vous êtes obligés de le reprendre", explique un charcutier.
En moyenne en France, 5% des salariés abandonnent leur poste
Cette mesure est un avantage non négligeable pour les employeurs estime le Medef.
"On estimait que si au bout d’un mois on n’avait toujours pas de nouvelle, on pouvait considérer un abandon de poste. Et déclencher un licenciement à ce moment là. Dans un licenciement, toute la procédure de licenciement d’un entretien etc, qui ramenait le délai de l’ordre de 2 mois et demi à trois mois dans la plupart des cas", soutient Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion.
Du côté des syndicats des salariés, ils ne sont pas d’accord avec la mesure. Les employés risquent de se tourner vers d’autres méthodes pour éviter le licenciement.
"Pour nous c’est vraiment être pieds et poings liés à son contrat de travail. On a quand même la liberté d’aller et de venir. De choisir son emploi. Si on a une incompatibilité d’humeur avec son patron, si on a une meilleure offre on doit être en capacité de se diriger vers un emploi mieux rémunérer sans que l’employeur ait un moyen de pression sur nous", estime Vincent Rebecca, secrétaire général de la CGTR Sud
L’employeur devra donc mettre en demeure son salarié et pourra faire valoir la présomption de démission dans un délai de 15 jours. Si le salarié n’a pas justifié son absence.