Le docteur Gaüzere, professeur visiteur de médecine tropicale à l’Université de Bordeaux et ancien chef du service réanimation du CHU Nord, revient sur la propagation des deux variants du coronavirus découverts en Afrique du Sud et au Royaume-Uni. Le variant du Sars-CoV-2 présumé plus contagieux serait notamment responsable de la mort de quatres personnes à Mohéli aux Comores.
"Il y a un gros doute sur ce qui se passe dans les Comores actuellement" assure le docteur Gaüzere, professeur visiteur de médecine tropicale à l’Université de Bordeaux et ancien chef du service réanimation du CHU Nord. Mercredi, quatre personnes sont mortes emportées par le virus, dont le maire de la commune de Fomboni, plus grande ville de l’île de Mohéli.
Les moyens font défaut pour freiner la propagation du virus qui serait un variant du Sars-CoV-2, originaire d’Afrtique du Sud et présumé plus contagieux."Ce nouveau variant s’adapte très bien à l’homme donc il sera présent ici comme le virus britannique en Europe." explique le docteur Gaüzere. Avant de tempérer :"Fort heureusement les vaccins fonctionnent contre ces nouveaux variants".
Comme rappelé par le docteur, il y aurait eu des échanges entre l’Afrique du Sud et les Comores par le biais de compétitions sportives. "Un protocole a été mis en place pour bloquer les navires au large qui viennent d’Afrique du Sud." rappelle Dr Gaüzere.
L’ancien chef du service réanimation du CHU Nord rappelle également les grandes lignes de la stratégie de vaccination à La Réunion. Au total, l’île recensera 8 centres de vaccination dont quatre dans les centres hospitaliers, l’emplacement des autres est encore indéterminé.
Quant au prolongement de trois semaines du délai entre la première et la deuxième vaccination, le docteur rappelle qu’il est estimé en termes de santé publique "qu’il vaut mieux vacciner deux fois plus de personnes qui seront protégées à 50% plutôt que de vacciner deux fois moins de personnes avec 95 % de sécurité".
La logistique qui encadre la stratégie de vaccination actuelle est très lourde. Elle sera simplifiée avec les autres vaccins dont celui de Moderna, qui nécessite un seul congélateur et qui peut être conservé environ trente jours. Le vaccin Astrazeneca/Oxford pourra quant à lui être conservé directement dans le cabinet du médecin traitant. Ces derniers pourront alors “être pleinement sollicités” assure le docteur Gaüzere.