Edouard Philippe présentera le plan de déconfinement ce mardi après-midi à l’Assemblée nationale. Dominique Vienne président du Conseil Economique Social Environnemental Régional (CESER), fait le point sur la situation à La Réunion, sur le plateau d’Antenne Réunion.
"Le télétravail, était vu avant la crise du Covid-19 comme un élément d’exception, aujourd’hui on s’aperçoit qu’il y a deux grands leviers qui s’offrent à nous avec le télétravail. En premier lieu c’est la diminution des déplacements carbonés, on pollue moins la planète.
Et le deuxième, c’est la qualité de vie au travail, on permet à chacun d’équilibrer de manière plus approprié le temps de travail et le temps de vie personnel. Aujourd’hui , il y a une agence nationale des conditions de travail, l’ANACT, qui a lancé une consultation auprès de tous les territoires, pour tirer les enjeux positifs du télétravail (...) et je pense que demain il faudra en tirer des enseignements plutôt qualitatifs et de généralisation peut-être."
"Nous avons, à juste titre, pris une précaution sanitaire en confinant, aujourd’hui nous sommes en matière économique et sociale, à un moment où l’on peut faire un coma, une asphyxie de l’économie. Si elle ne redémarre pas, il y a une capacité à détruire de l’emploi, et il faudra plus de deux ans pour retrouver les emplois qu’on détruira.
L’enjeu du déconfinement, c’est l’enjeu du redémarrage, avec une question à laquelle j’ai répondu : sommes-nous capable de déconfiner avec zéro risque ? Non. Il va falloir, jusqu’à ce que nous trouvions ce vaccin, accepter que le risque soit permanent dans nos vies personnelles et professionnelles."
"J’ai pu constater que la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion a fait un sondage , elle situe à 380 millions d’euros les pertes déclarées par les entreprises. J’ai une approche plus pragmatique, l’activité économique réunionnais c’est 24 milliards par an, ce qui fait 2 milliards par mois. Deux mois de confinement, ça fait 4 milliards, nous estimons à 60% les activités qui se sont arrêtées, ça fait 2,4 milliards. Des chiffres font tourner la tête.
Nous sommes dans une catastrophe, qui a créé des dégâts dont nous n’avons pas encore la compréhension, c’est pour cela q’il est important de créer les conditions de déconfinement. Personne ne peut rien garantir, le gouvernement a créé un premier atténuateur social, qui est la prise en charge du chômage partiel. Le deuxième atténuateur, c’est des mesures pour les entreprises. La première mesure dont les entreprises ont besoin, c’est la reprise de leur activité économique, faire du chiffre d’affaires".
"Nous sommes vigilants, il nous semble qu’il manque un dispositif de gestion de la crise sociale de la part du Gouvernement et de l’Etat via la région. Comment créer les conditions, pour que les syndicats de salariés soient aussi entendus dans leur compréhension, leur appréhension de cette reprise ? Il est important que l’ensemble des acteurs de la société réunionnaise soient écoutés. Le monde économique, le monde associatif, le monde syndical."