Des actes de braconnage ont été constatés par la Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion (SEOR) sur des papangues qui ont malheureusement dû être euthanasiés au vu de leur état.
Ce lundi 09 juillet, la SEOR nous informe des actes de braconnage qui se sont produits sur deux papangues.
Un Busard de Maillard (également appelé papangue) mâle âgé d’environ 2 ans a été pris en charge et est arrivé au centre de soins de la SEOR le 15 juillet dernier. Cet oiseau a été récupéré par un particulier sur la commune de Saint-Leu, plus précisément à la Chaloupe Saint-Leu.
Suite à une visite auprès des vétérinaires référents de la SEOR, ce papangue a été victime d’un tir de plombs qui a provoqué :
- une fracture ouverte de l’humérus de l’aile droite
- des troubles locomoteurs au niveau du bassin
Au vu de la gravité des blessures constatées et après concertation avec les vétérinaires, la décision d’euthanasier l’oiseau a été prise.
Un Busard de Maillard femelle adulte est arrivé au centre de soins de la SEOR le 08 août 2021. Cet oiseau a été récupéré par un particulier sur la commune de Trois-Bassins, plus précisément chemin Hibon.
Suite à une visite auprès des vétérinaires référents de la SEOR, ce papangue a été victime d’un tir au fusil qui a provoqué :
- une fracture ouverte de l’humérus de l’aile gauche
- un hématome important au niveau de la cuisse gauche.
Au vu de la gravité des blessures constatées et après concertation avec les vétérinaires, la décision d’euthanasier l’oiseau a été prise.
Le papangue est une espèce endémique de La Réunion et menacée. En 2010, la population était estimée à 200 couples. Actuellement ce chiffre est à la baisse au vu de toutes les pressions qui pèsent sur cette espèce : l’empoisonnement secondaire dû à l’ingestion de rats empoisonnés au raticide présent dans les champs, les collisions avec le trafic routier ou les câbles, et malheureusement encore de nos jours les actes de braconnages… faits par plaisir ou à cause de sa réputation injustifiée de "voleur-poule" ?
Au vu des chiffres alarmants et de ces pressions qui ne décroissent pas, chaque décès d’un papangue est préjudiciable pour la survie de l’espèce.
Pour le 1er cas et au vu des informations recueillies auprès du découvreur, il semblerait que se soit un acte de braconnage fait "par plaisir" lors d’une chasse au petit gibier à plumes type cailles ou faisans (ouverture de la chasse qui a eu lieu début juin et qui se termine le 15 août), indique la SEOR. De part la présence de plusieurs plombs visibles sur la radio et de la blessure, l’oiseau se trouvait à proximité (-50mètres) de cette personne, ce qui atteste d’un acte conscient, gratuit et barbare.
Pour le 2e cas, nous ne pouvons rien affirmer encore pour le moment. Trouvé dans des zones agricoles, serait-ce cette fois-ci dû à sa mauvaise réputation ? Nous rappelons que le papangue ne s’attaque pas aux animaux de basse-cour comme les poules qui sont des proies bien trop grosses pour lui.
Pour rappel, porter atteinte à une espèce protégée constitue un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
Compte tenu du statut de cette espèce et des conditions de découverte, deux plaintes contre X ont été déposées au niveau des services de la Brigade Nature Océan Indien.