Accusant l’armateur Enez, qui est basé à La Réunion, de mauvaises conditions de travail et de mise en danger de la vie d’autrui notamment, des marins malgaches ont porté plainte à son encontre.
Comme le révèlent nos confrères de L’Express, plusieurs marins malgaches s’estimant exploités par Enez ont porté plainte contre l’armateur basé à La Réunion, ainsi que la société malgache Extramar.
"Le salaire prévu sur leur contrat de travail est de 48,50 euros par mois. En incluant les primes et les variations, cela peut arriver jusqu’à 400 euros. On est largement en deçà des 654 dollars prévus par les conventions de l’OIT", indique Joseph Breham, l’avocat des marins malgaches.
Autres raisons invoquées par les marins malgaches pour motiver leur action : une mise en danger de la vie d’autrui, des conditions de travail et d’hébergement indignes. "L’hébergement en particulier, sur un navire hôtel comme l’appelle l’employeur, est absolument horrible et digne du XVIIe ou XVIIIe siècle", poursuit l’avocat.
N’ayant pas de visa, les marins sont obligés de rester sur les bateaux. Une vidéo transmise avec la plainte montrerait des conditions de vie exécrables.
Sébastien Camus, le président du groupe Réunimer, qui comprend entre autres l’armement Enez, conteste toutes ces accusations. Pour son dirigeant, le groupe fait l’objet d’une attaque, dans un contexte d’attribution de quotas de légines. Il affirme avoir déjà fait l’objet de contrôles de l’Inspection du travail, il y a moins de 6 mois et déclare n’avoir rien à se reprocher. :
"Normalement, le lieu de résidence et de travail c’est le même, c’est le navire sur lequel ils sont embarqués. Ils peuvent s’en servir comme lieu de vie sur le port. En lieu d’appoint pour faire leur lessive, ou se réunir. Mais ce n’est pas un lieu de résidence."
Le Comité des pêches de La Réunion se fait l’écho des marins. Son secrétaire, Nicolas Hibon, firme que d’autres armateurs seraient concernés. "Beaucoup de marins souhaiteraient pouvoir s’exprimer sur le sujet. Mais on craint que peu le fassent parce qu’ils n’ont pas peur, mais craignent pour leur situation."
D’autres marins sollicitent d’ores et déjà l’avocat parisien. Une plainte a été déposée au procureur de la République de La Réunion.