Des appartements neufs appartenant à la SIDR ont été reconnus comme dangereux pour la santé de leurs occupants et déclaré "indécents". Malgré les sollicitations de 9 locataires, le bailleur social n’aurait pas effectué de travaux et a été condamné par le tribunal d’instance cette semaine.
Des logements neufs, construits il y a moins de deux ans qui sont devenus rapidement "des bidonvilles modernes". Les termes employés par la Confédération nationale du logement (CNL) sont forts, mais ne correspondent que trop bien à la réalité, à la vue des clichés pris des logements, déclarés "indécents".
La SIDR est condamnée à verser des dommages et intérêts aux locataires ainsi que d’effectuer des travaux de réhabilitation. Le bailleur devra verser en 2 000 et 2 500 euros
"Il s’agit d’une nouvelle victoire pour la CNL, M. Fontaine et les locataires de la SIDR puisque le tribunal d’instance a condamné la SIDR à indemniser ses locataires pour des conditions de vie inacceptables.
Même si la décision peut faire l’objet d’un recours, cela n’empêchera pas la SIDR d’indemniser les locataires et de réaliser les travaux permettant de remettre ces logements dans des conditions de décence."
La SIDR a jusqu’au 20 décembre pour effectuer ces travaux.
Neuf locataires de quatre groupes d’habitations de la Société immobilière du Département de La Réunion (Sidr) sont concernés : un immeuble à Saint-Denis, Deux à Sainte-Marie, et un quatrième à Saint-André.
Les locataires et la CNL s’expriment
"Les désordres ont été signalés par les locataires. Mais devant l’absence de réaction du bailleur social, ils se sont tournés vers nous pour nous faire part de leur calvaire", explique Erick Fontaine, administrateur de la CNL.
Face aux risques sur la santé et la sécurité des occupants, le tribunal d’instance a condamné cette semaine la SIDR. Si les travaux ont depuis débuté et une personne a pu être relogée, ce n’est pas le cas de tous les autres qui subissent poussières et autres nuisances sonores.
Moins de 100 signalements ont été rapportés à la CNL l’année dernière, mais Erick Fontaine souligne que 2018 est une "année noire du logement", avec plus de 450 cas depuis le début de l’année.
"On reçoit 12 000 à 14 000 personnes par an, avec 50 à 70 appels par jour", énumère l’administrateur de la CNL.