Une loi de 1999 oblige les propriétaires des chiens de catégorie 1 et 2 à soumettre leurs animaux à une étude comportementale afin de déterminer leur dangerosité.
La mort du jeune Sasha, tué ce week-end par les chiens de sa famille ( un Rottweiller et un Bullterrier) a relancé le débat autour de la dangerosité de ces animaux de compagnie. Invitée d’Antenne Réunion radio ce mardi, le Docteur Emeline Pignolet a apporté son analyse.
La vétérinaire a rappelé que le "risque zéro n’existe pas", avant de détailler la règlementation en vigueur. Depuis 1999, la loi impose en effet aux propriétaires de chiens dits dangereux des évaluations comportementales de leurs animaux entre l’âge de huit et douze mois.
Ces études sont obligatoires pour les chiens de première et de seconde catégorie, inscrits ou non au Livre généalogique des Origines Français (LOF). Les chiens qui ont déjà mordu doivent également faire l’objet d’une évaluation comportementale, pratiquée par un vétérinaire inscrit sur les listes départementales.
Cette évaluation du comportement du chien dure près d’une heure. Plusieurs critères sont pris en compte : parmi eux, l’environnement de l’animal, ses habitudes alimentaires, ou encore sa capacité à obéir aux ordres donnés par le maître. A cela s’ajoute un examen clinique approfondi de l’animal afin de s’assurer de sa bonne santé.
Suite à cette expertise, le vétérinaire établit la dangerosité du chien sur une échelle de 1 à 4. Un rapport officiel est transmis en mairie. Selon le Docteur Emeline Pignolet, "de plus en plus de personnes se mettent en règle car elles se responsabilisent." La professionnelle explique par ailleurs que les propriétaires de chiens se soumettent aux obligations légales car ils prennent conscience des risques d’attaques.
Sur Antenne Réunion radio, le Docteur Pignolet a également livré quelques conseils aux propriétaires de chiens : " si le chien ne répond pas aux ordres, s’il grogne, les propriétaires peuvent se rapprocher d’un éducateur canin, ou d’un vétérinaire pour maîtriser l’animal et changer son comportement." Concernant les gros chiens, il est important de rappeler que ces bêtes ont besoin d’espace et d’activités pour s’épanouir dans leur environnement.
Après chaque cas de morsure grave, un protocole est suivi à la lettre. L’animal responsable de l’attaque est observé durant les quatre jours qui suivent et est contrôlé à différents moments. Il s’agit ici de voir s’il a contracté une maladie et s’il l’a véhiculé à la personne blessée. Une évaluation comportementale est aussi réalisée. Le maître doit ensuite décider du futur de son animal, autrement dit choisir de le faire euthanasier ou non.
Selon l’Observatoire national du comportement canin, depuis ces vingt dernières années, les morsures de chien sont à l’origine de deux décès par an en moyenne.
Dans la vidéo jointe, l’interview du Docteur Emeline Pignolet, invitée ce mardi d’Antenne Réunion radio.