Tandis que les variants font leur apparition sur l’île et que le nombre de cas ne cesse de grimper avec le retour des vacances ; en Chine, où la pandémie a démarré, le dépistage rectal devient de plus en plus fréquent. Doit-on s’y attendre à La Réunion ?
Le dépistage rectal consiste à insérer dans l’anus un coton-tige imbibé de solution saline d’environ deux à trois centimètres, ce qui ne serait pas plus douloureux qu’un test PCR ou antigénique mais "plus humiliant", si l’on en croit un réseau social du pays précurseur de cette pratique. En Chine, ce test est désormais obligatoire pour les voyageurs en provenance de l’étranger. La pratique s’étend également aux zones les plus à risques.
Ce dépistage de la Covid-19 par le rectum serait plus efficace que le test PCR. Le virus resterait plus longtemps présent dans l’anus et le dépistage rectal permettrait d’augmenter le taux de détection des personnes infectées, notamment par les variants.
La méthode ne fait pas l’unanimité auprès de la population chinoise ni de la communauté scientifique. Jugé également pas suffisamment pratique, le dépistage rectal n’aurait pas vocation à être généralisé. Il y a des inhibiteurs. Dans ces milieux, il y a beaucoup de substances qui vont empêcher la détection. Il faut bien purifier pour pouvoir détecter de façon optimale. C’est plus aisé de travailler sur des écouvillons que sur des selles, parce qu’il y a beaucoup d’inhibiteurs”, explique le Docteur Patrick Mavingui, directeur de recherche au CNRS.
Pour l’heure, son expérimentation en France et ainsi à La Réunion n’est pas envisagée. En revanche, dans certains cas en France, des tests sont effectués sur les eaux usées pour évaluer l’évolution de l’épidémie. Le test consiste à prélever un échantillon d’eau usée et l’analyser pour identifier la présence du Sars-CoV-2. " Il a été montrer que l’ARN peut persister dans les eaux usées ", indique le directeur de recherche au CNRS.
Le virus est détectable dans les eaux usées, parce qu’il peut se retrouver dans les selles des personnes positives.
Cette analyse permet d’identifier la circulation du virus dans une région et détecter un éventuel nouveau rebond épidémique.
" Pour l’instant à La Réunion ce n’est pas pratiqué. On est dans une dynamique qui reste quand même contrôlée. À partir du moment où il y a des accélérations, on est capable de le faire", assure le Docteur Patrick Mavingui.
Si les eaux usées ne sont pas analyser dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, cela reste réalisable, mais la mise en œuvre de cette pratique pourrait signifier une montée en puissance de l’épidémie sur l’île.