La délinquance des mineurs est en forte hausse dans la commune de Saint-Benoît. Pour faire face à cette problématique, la Municipalité a décidé d’employer les grands moyens pour responsabiliser les parents. La Ville a d’ailleurs mis en place un Conseil pour les droits et les devoirs des familles qui pourrait, en dernier recours, faire en sorte de suspendre les allocations familiales.
Mercredi dernier, la Municipalité de Saint-Benoît a organisé un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Un conseil qui s’est réuni après de récents événements qui ont eu lieu dans la ville. Rappelons qu’il y a quelques semaines, des échauffourées avaient eu lieu dans le quartier de Bras-Fusil.
Le maire de Saint-Benoît, Patrice Selly, constate une hausse de la délinquance chez les mineurs dans sa commune. "Avant, c’étaient des jeunes majeurs. Mais depuis ces derniers mois, on constate de plus en plus de mineurs. Ce sont essentiellement des mineurs qui provoquent des troubles à l’ordre public", explique-t-il.
L’une des initiatives prises par la Municipalité est le Conseil pour les droits et les devoirs des familles. "C’est un outil facultatif dans les communes de moins de 50 000 habitants. Mais on va quand même l’installer. Il s’agit d’un outil d’accompagnement des parents, présidé par le maire avec notamment, des représentants du Département, de la CAF. Le but est de tout d’abord accompagner les parents des mineurs."
Le maire trouve que trop de mineurs se retrouvent dans les rues, notamment le soir dans les rues de la commune. "Quand on voit de jeunes mineurs sur la voie publique à 1h, 2h du matin, des heures où on est censé dormir, je pense que là, il y a un problème de la responsabilisation des parents. Et c’est parce qu’on a constaté que ce problème était de plus en plus récurrent qu’on a mis en place ce type d’outil", lance-t-il.
Pour les parents récalcitrants et réfractaires à prendre en charge de façon adéquate leurs enfants, le maire peut saisir le Département, voire le juge des enfants pour des mesures qui peuvent être financières, qui peuvent aller jusqu’à la suspension des allocations.
"L’objectif est que les parents comprennent les obligations et les devoirs qui sont les leurs. Si ce n’est pas respecté, je n’hésiterai pas, à la fin, à utiliser cette procédure. Mais avant d’arriver à là, il y a plusieurs étapes à franchir. C’est le recours ultime", fait-il savoir.
Les chiffres de la délinquance au cours des derniers mois, compilés par les gendarmes, font état d’une baisse de 10 % des atteintes à la personne sur le territoire de la ville de Saint-Benoît, souligne Patrice Selly.
Lors de cette séance du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, plusieurs outils de prévention, de sécurisation et de sanctions ont été adoptés, souligne Patrice Selly. "L’un ne peut pas aller sans l’autre", croit le maire de Saint-Benoît.
Une quarantaine de médiateurs ont par exemple été embauchés depuis le début de l’année dans le milieu associatif sur l’ensemble du territoire de Saint-Benoît, assure Patrice Selly. Des médiateurs qui vont à la rencontre des habitants, des jeunes. "Leur but est d’apaiser les tensions qu’il peut y avoir dans les quartiers. Accompagner les habitants dans leurs démarches et les diriger vers les bons services."
La sécurisation passe également par la vidéosurveillance, selon le maire. Dix caméras seront installées au centre-ville de Saint-Benoît d’ici la fin de l’année. 25 autres le seront sur l’ensemble de la commune d’ici la fin de son mandat, dont 10 dans le quartier réputé difficile de Bras-Fusil, assure Patrice Selly.