Dix mois déjà que l’épave du navire Tresta Star git sur le basalte du Tremblet. Il y a d’abord eu une opération de dépollution et puis plus rien. Une annonce officielle a été faite : ce sera la nature qui décidera. L’épave ne peut être ni tractée, ni coulée, ni récupérée. Alors elle restera telle quelle jusqu’à être engloutie par l’océan.
Un trou béant dans la coque du navire. Martyrisé par les vagues, le Tresta Star se dégrade à vue d’œil. La houle complique toute intervention. Après plusieurs mois études, les services de l’État ont donc décidé de laisser faire les éléments. L’épave ne sera pas retirée, elle se décomposera naturellement. “Il n’y a pas de bonne solution ni de solution parfaite. Il y a de moins mauvaises solutions que d’autres. Le travail qui a été fait par l’expert mandaté par l’assureur vient corroborer ce que l’État avait déjà diagnostiqué, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’enlever totalement l’épave”, précise le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini.
Plusieurs options avait été envisagées : l’enlèvement par voie maritime, aérienne ou terrestre. L’usage d’explosifs a même été évoqué mais aucune n’avait été jugée satisfaisante. Déjà dépollué, le Tresta Star devrait voir sa décomposition s’accélérer lors de la prochaine saison cyclonique. “Depuis la situation initiale jusqu’à la situation actuelle, il est dit que le démantèlement va aller assez vite et que la saison cyclonique va accélérer le processus. Maintenant, moi je ne peux pas m’avancer pour dire si l’épave aura totalement sombré dès les mois prochains”, ajoute le préfet.
Selon les estimations, l’intérieur de l’épave est déjà dégradé à 70 %, le site de l’échouement demeure dangereux et reste interdit au public. Eric Mévélec, directeur de la Mer Sud Océan indien explique : “Le risque d’effondrement du navire est réel. Je ne peux pas dire si ce sera ce week-end ou si ce sera dans trois mois mais c’est ce qu’il va se produire c’est sûr et certain”.
L’épave va être suivi tout au long de sa décomposition. Du côté des responsables du navire, une compensation financière leur sera demandée pour les dégâts causés à l’environnement.