La direction de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) rejoint La Réunion la semaine prochaine pour renouer le dialogue avec certains bénévoles.
Pour répondre aux différentes problématiques qui touchent des sauveteurs en mer de La Réunion, le vice-président de l’institution, Bruno Baraduc, va se rendre sur l’île.
C’est la goutte d’eau qui fait déborder l’océan. À l’origine, ce qui devait être la simple réception d’un colis à Saint-Gilles s’est transformé en crise allant jusqu’au Sénat, au Palais du Luxembourg. Le point de départ concerne la base de Saint-Gilles, à l’Ouest de La Réunion. Froissés d’avoir reçu des gilets de sauvetages périmés, des bénévoles ont alerté leurs responsables.
L’information est ensuite remontée jusqu’à la direction parisienne, qui leur aurait demander de modifier par eux-mêmes les étiquettes pour se conformer à la réglementation. C’est en tout cas ce qu’affirme le sénateur Michel Vaspart lors de son allocution au Sénat, le 7 janvier 2020 : "L’un des responsables et son délégué départemental ont enjoint à plusieurs reprises à changer les étiquettes afin d’indiquer de nouvelles dates de validité qui permettrait d’éviter de longues discussions inutiles avec le centre de sécurité des navires".
L’un des bénévoles de Saint-Gilles pointe la gestion de cette crise : "Nous devons nous débrouiller pour faire la révision des moteurs, faire la révision de la vedette, trouver des sous pour faire nos formations en secourisme, en navigation. Tout est à notre charge, et ça devient très lourd" rapporte Jean-Marc Thevenin, futur président de la SNSM Saint-Gilles.
Manque de moyen pour les bénévoles ? Échanges difficiles avec la direction ? Réforme des statuts de l’association ? Les véritables raisons de la crise restent méconnues. Dans le contexte du décès en mer de trois marins de la SNSM aux Sables d’Olonnes, en juin dernier, la tension au sein de l’institution est palpable. Accusée pour sa gestion hasardeuse selon certaines personnes, la SNSM aurait donc besoin d’être réformée.
En quelques semaines sur la base de Saint-Gilles, le ton est monté. Plusieurs démissions sont tombées. Le président, le vice-président, un patron référent, un patron suppléant, et 4 canotiers ont arrêté de travailler pour l’association. Ces défections représentent un tiers des effectifs de la station.
"Dans cette affaire de brassières de sauvetage, la direction de la SNSM n’a jamais mis en danger la vie et la sécurité des bénévoles" martèle le délégué départemental de la SNSM de La Réunion, François Bacqué, pour se défendre.
Les voix qui s’élèvaient pour que ces caractéristiques nécessitent une gestion adaptée semblent avoir été entendues. Un nouveau président, Emmanuel de Oliveira, a été élu sur des promesses de changement.
"Le vice-président qui se rend à La Réunion visite l’île dans une volonté de dialogue pour essayer de comprendre les raisons de la crise. Il vient pour faire le point sur la situation, et faire remonter les informations au président" confirme François Bacqué.
Pendant ce temps, la base de Saint-Pierre demeure opérationnelle, tandis qu’à Sainte-Marie, la vedette est en fin de carénage.
Pour rappel, la SNSM s’appuie sur plus de 8 400 bénévoles et 213 stations de sauvetage réparties sur le littoral métropolitain et outre-mer, ainsi que 32 centres de formation et d’intervention. Financée à près de 80% par des ressources privées, essentiellement des dons et legs, la SNSM a porté secours à plus de 35 000 personnes en 2018.
Professionnels sur le plan maritime et secouriste, et bénévoles dans les statuts, l’institution de la SNSM est unique en France. Ses missions sont orientées vers les sauvetages en mer, les remorquages ou la recherche maritime. La SNSM constitue la seule institution qui dispose ainsi conjointement des compétences et des qualifications nécessaires pour intervenir sur la plage et au large.
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