Il n’y aura pas de letchis à la fin de l’année ni pour les prochaines années. Un constat que partagent plusieurs producteurs de letchis. Leurs champs dans l’Est de l’île ont été complètement ravagés par le passage du cyclone Garance.
En 30 ans d’exploitation, Fabiola n’avait jamais vu ça : plus de 7 hectares partis en fumée. Un millier de pieds de letchis dont il ne reste plus rien :
« Les pieds ont été déracinés, arrachés et coupés en deux. Je ne pense qu’on pourra avoir des letchis cette année. Il faut tout recommencer surtout que le verger date de 1996. »
Comme elle, Raphaël a tout perdu de ses 40 hectares. Un nombre de parcelles plus conséquent pour subvenir aux besoins de l’exportation :
« Je suis dans une coopérative où l’on exporte environ 100 à 500 tonnes de letchis et là pour l’année prochaine, on ne pourra rien faire ».
Plus de 450 tonnes de letchis qui ne pourront pas être exportés :
- une perte de plus de 400 000 euros
- 20 000 euros pour un broyeur (déchets verts)
- nouvelles plantations
- la main d’œuvre
-> On arrive donc à une perte de plus de 450 000 euros.
Pour Marjean Camalon qui a pris la relève du verger familial planté par son père en 1985, les pertes colossales sont sources d’inquiétudes :
« De la plantation à la rentabilité d’une exploitation d’un verger de litchi, il faut plus de 12 ans. Aujourd’hui, on va faire quoi en 12 ans ? Je ne sais pas même pas si je peux subvenir à mes besoins dans le futur. Est-ce que je dois aller rechercher un nouvel emploi à mon âge ? »
Pour les amateurs de letchis, la fête de fin d’année n’aura pas le même goût sans le fruit rouge préféré des Réunionnais. Un retour à la normale est attendu dans 3 à 5 ans.