Dans les pages de nos confrères du Quotidien, lundi, l’écrivain Bernard Batou, également président de l’association Sauvegarde de la mémoire réunionnaise, faisait savoir son envie de voir s’implanter une Maison du maloya sur l’île. Un espace qui serait notamment destiné à des expositions et des concerts de maloya. Une déclaration qui a fait bondir Stéphane Grondin, fondateur de l’association La Maison du Maloya, qui affirme que ce projet existe déjà, mais qu’il ne dispose pas de lieu physique pour le moment.
Lundi, Stéphane Grondin, membre fondateur du groupe Mélanz Nasyon, s’est dit "stupéfait" sur sa page Facebook. La cause : la publication d’un article de nos confrères du Quotidien titré La maison du maloya en projet dans lequel l’écrivain Bernard Batou, également président de l’association Sauvegarde de la mémoire réunionnaise, faisait savoir son envie d’implanter le projet de la Maison du Maloya sur l’île.
Contacté par LINFO.re, Bernard Batou dit avoir voulu relancer l’idée amorcée il y a quelques années par Stéphane Grondin. "Moi, ce que je propose, c’est d’aller dans la continuité de ce qu’il voulait faire. Et comme le projet avait été abandonné, on s’est dit qu’il fallait une Maison du Maloya à La Réunion. Nout toute alon mèt la min ansamb. Mais il n’était pas content qu’on touche à son projet. On a besoin d’une Maison du maloya sur l’île. C’est tout ce que je dis."
Contacté à son tour, Stéphane Grondin n’a pas caché sa surprise. "Mon projet n’a jamais été abandonné", rétorque-t-il. "Mon projet a été mis en sommeil sur le volet physique, vu qu’on n’avait plus de local pour présenter le projet. Mais tout mon fonds de collection, tous les éléments dont je dispose, toute l’ingénierie intellectuelle lé la minm. Les ateliers périscolaires aussi. En 2010, j’avais déjà présenté des études préliminaires du projet. J’ai reçu une fin de non recevoir à la première mandature [de Didier Robert]."
Pour Stéphane Grondin, le projet de la Maison du maloya existe depuis plus de 10 ans par le biais de l’association du même nom. De son côté, Bernard Batou croit qu’une association "ne peut pas porter, seule, un projet aussi grand". "Dans le projet [de Stéphane Grondin], il y avait notamment des expositions. Nous ce qu’on voudrait faire, c’est un musée. Et pour créer un musée, il faut le faire avec les collectivités. Il faut aussi faire des études, avoir des responsables scientifiques. C’est un gros travail. Il faut travailler avec tout le monde si on veut créer une grosse structure muséale pour le maloya."
Stéphane Grondin répète une chose : le maloya ne lui appartient pas. "Maloya lé pa a mwin. Maloya lé a nout toute. Mais le projet du centre culturel autour du maloya d’envergure internationale a été déposé à l’INPI. C’est mon projet. J’ai rencontré la Région Réunion deux fois et il n’y a pas eu de suite. Pourquoi personne n’a voulu accompagner mon association ? Accompagnons le porteur de projet et ne le rabaissons pas en disant qu’il n’a pas les épaules assez larges", souligne Stéphane Grondin. "Je suis prêt à travailler avec tout le monde, tant que tout le monde apporte sa pierre à l’édifice et ne veut pas doubler l’autre", conclut-il.
Sébastien Naïs