Le BTP fait partie des secteurs fortement touchés par la crise liée au coronavirus. Si certains chantiers ont repris, l’activité reste fragile.
Selon la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, (CAPEB), le BTP est un secteur atrophié depuis plusieurs années en raison de la baisse de la Dotation des collectivités, la fin de la défiscalisation sur le logement libre, l’instabilité des outils de financement du logement social, la fragilité des bailleurs sociaux, la pénurie du foncier et la difficulté sur le financement de l’aménagement du foncier. "Le territoire était déjà malade, avant le Covid-19. Nous nous préparons à redémarrer l’activité économique de toute la filière, progressivement. Les entreprise n’auront pas tout de suite le retour en rentabilité", déplore Cyrille Rickmounie, président de la CAPEB.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, l’a admis sur Antenne Réunion, la reprise du BTP est impératif. "Le BTP a eu beaucoup de mal à redémarrer. La première urgence c’est de faire redémarrer le BTP qui est à l’arrêt en France."
Bruno Le Maire se dit aussi prêt à soutenir ce secteur sensible dans ce redémarrage : " Nous sommes prêt à accompagner le secteur, ça passe par de la commande publique, la simplification de certaines règles, le chômage partiel."
Anthony Lebon, président de la FRBTP réitère sa demande de placement du secteur en compétitivité renforcée. " J’ai eu le plaisir de rencontrer Bruno Le Maire, lorsqu’il est venu l’année dernière, on lui avait déjà demandé l’entrée en secteur de compétitivité renforcée. Ce à quoi il avait répondu que pour l’heure ce n’était pas une priorité et il avait même encouragé pour créer de l’emploi, à ce que l’on donne des royalties aux salariés. Le secteur du BTP était incapable de le faire à l’époque, il est encore moins possible de le faire. Il serait judicieux d’entrée maintenant le BTP en secteur de compétitivité renforcée", a indiqué le président de la FRBTP.
Selon le président de la CAPEB, le report des charges fiscales ne suffira pas à redresser le secteur à La Réunion, pour sauver les entreprises, TPE, PME locales, qui font le tissus économique local, il demande une exonération des charges.
"On c’est qu’il y a 22 000 entreprises employeurs à La Réunion, 14 000 entreprises ne sont pas à jour de leurs cotisations sociales et fiscales, il y a 46 000 travailleurs indépendants à La Réunion, 19 000 ne sont pas à jour en tant que travailleur indépendant, la situation est grave. Un report des charges fiscales ne va pas arranger les choses, (...) Nous avons besoin d’une année blanche, une exonération totale des charges depuis le début du Covid-19 jusqu’à la fin de l’année, pour permettre aux entreprises d’avoir une capacité contributive, pour payer les charges courantes et les arriérés.", a déclaré Cyrille Rickmounie, président de la CAPEB.
Le président de la CAPEB pointe également les assureurs " Pendant fort longtemps toutes les entreprises ont été citoyennes, tous payent leurs assureurs, aujourd’hui on est en période d’hiver, tout le monde est en hibernation chez les assureurs, on entend plus parler des assureurs ".