Plan d’urgence aux urgences pour les vacances de l’hiver austral. L’ARS veut combler les manques d’un centre hospitalier par un autre. Mais, le problème est plus sérieux selon le président multi-départemental de la CFTC qui réclame des emplois pour justement pallier le manque évident de personnel soignant.
À l’approche des grandes vacances et après la crise covid, le personnel soignant de La réunion s’apprêtent à prendre des congés. Inquiétude sur la capacité à les remplacer notamment aux urgences. Des discussions entre l’ARS et les hôpitaux de l’île sont en cours pour trouver des solutions.
Les vacances de l’hiver austral approchent et, avec elles, l’angoisse pour les urgences de ne pas réussir à gérer l’afflux de patients. Après de mauvaises expériences avec de longues attentes, Laurence fuit le plus possible ce service.
"Je ne blâme personne mais, moi, ce que j’ai vécu au niveau des urgences, j’en garde un très mauvais souvenir. Aujourd’hui, j’y vais plus malgré ce qu’il peut m’arriver", indique-t-elle.
Patrice, lui, préfère accorder sa confiance au personnel médical. "Il y aura toujours un accueil de toute façon pour toute urgence qui aurait besoin d’être prise en charge en toute circonstance", souligne-t-il.
Mais les faits sont là. Après la crise covid, les équipes sont épuisées et ont besoin de vacances. L’ARS compte sur la solidarité entre les quatre services d’urgence de l’île et les onze structures de garde.
"La difficulté principale est sur le CHU Nord. On va avoir des retours des hospitaliers prochainement pour savoir comment on peut faire jouer cette solidarité. En effet, des médecins des trois autres établissements pourraient venir assurer des gardes au CHU nord. Et, on va refaire le point ensuite avec eux sur les difficultés persistantes ou pas", explique Martine Servat, directrice de l’animation territoriale et des parcours à l’ARS.
Les syndicats ne comprennent pas cette solution envisagée. "Si sur l’île, on est en manque d’effectifs, ce sont les soignants. Aujourd’hui, on veut déshabiller Pierre pour habiller Paul. Nous ne sommes pas dans ce schéma. Ce que l’on souhaite, à la CFTC, c’est avoir du renfort, des emplois pour pouvoir justement pallier ce manque de personnel soignant", clame Alain Puel, président multi-départemental de la CFTC.
La construction d’une nouvelle maison de garde à proximité du CHU Nord est dans les cartons. Du côté du gouvernement, une mission flash d’un mois doit tenter de trouver une solution pour soulager les hôpitaux.
Heures supplémentaires payées doubles, employabilité immédiate des élèves infirmiers et des facilités de cumul avec leur retraite pour les soignants retraités qui souhaitent reprendre du service.
Brigitte Bourguignon, la ministre de la Santé annonce ce mercredi une série de premières mesures pour tenter d’endiguer la crise. Ceci, afin de "trouver des solutions pour que les Français ne soient pas privés de soins".
Selon la ministre de la Santé, "le gouvernement prend ses responsabilités face à la crise". L’exécutif a “décidé de réactiver le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical, et du temps de travail additionnel des médecins, pour l’ensemble de la période estivale"
Brigitte Bourguignon a également annoncé "un dispositif exceptionnel" pour que "les élèves infirmiers et aides-soignants ayant achevé leur formation initiale en juin et juillet (puissent) commencer à exercer immédiatement, sans attendre la remise officielle de leur diplôme".
Enfin, les soignants retraités "volontaires pour reprendre une activité" cet été bénéficieront pour leur part de "facilités de cumul (avec) leur pension de retraite".