La justice en période de confinement ! Immersion au Parquet de Saint-Pierre, où nous avons pu suivre le travail de la procureure Caroline Calbo, car l’action de la justice continue. Les affaires les plus graves sont traitées, il existe une permanence, des audiences se tiennent même si une bonne partie du travail est dématérialisée.
Coronavirus et confinement ne riment pas avec trêve judiciaire. Les affaires les plus urgentes continuent d’être traitées chaque jour.
Dans l’après-midi, plusieurs jugements ont lieu au tribunal de Saint-Pierre : deux comparutions immédiates et une audience en renvoi.
"La crise sanitaire nous a appris à encore plus prioriser les dossiers qui nous apparaissent les plus graves. On reste très vigilant notamment sur les violences faites aux femmes et les violences intra-familiales. A chaque fois notre réponse va être l’éviction du conjoint violent, que ce soit sous la forme d’un contrôle judiciaire ou même de décider de le défèrer pour qu’il soit jugé très vite. Je vais recevoir les deux personnes qui sortent de garde à vue et pour lesquelles j’ai décidé d’avoir un jugement très rapide. On est pour l’un sur des violences conjugales assez graves et réitérées, et pour l’autre, un règlement de compte sur le compagnon de son ex-femme", explique la procureure Caroline Calbo.
À l’arrivée des prévenus, tout se passe comme d’habitude ou presque puisque les gestes barrières sont mises en place.
Avec le Covid-19, il a fallu se réorganiser pour le parquet. Nouvelle routine du lundi matin pour les 6 magistrats du Sud. Le point pour échanger sur le week-end écoulé, mais en visio-conférence. En dehors des défèrements et des audiences, il n’y a presque pas de bruit, hormis celui des talons de la procureure Caroline Calbo, dont les semaines sont toujours aussi chargées. "Maintenant, nous avons pratiquement un quotidien de crise, avec des personnes moins présentes au tribunal, mais il faut travailler autrement. Ce qui manque ce sont les relations humaines, autour d’un café le matin, c’est essentiel, et ça ça fait bizarre, au parquet ça fait un peu vide."
Malgré l’impression de vide, plus de 4 000 enquêtes sont actuellement ouvertes par le parquet du Sud.