"Il faudra vacciner les enfants. Ils sont porteurs et ils transmettent", affirme Rémi Salomon. Invité sur RMC, le président de la Commission Médicale d’Établissement du CHU d’Ile-de-France, s’est déclaré pour la vaccination des moins de 18 ans. Sa déclaration a fait grand bruit, d’autant qu’Olivier Véran, le ministre de la Santé, a confirmé lundi 17 mai que cette possibilité est déjà à l’étude.
Alors, faire vacciner ses enfants n’est-il pas dangereux ? Est-ce que cette mesure est justifiée alors que certains pays ne peuvent pas vacciner leurs propres publics prioritaires ? Autant de questions qui restent en suspens après la déclaration du ministre de la Santé…
A déclaré lundi le ministre de la Santé Olivier Véran sur BFMTV. Or, cette annonce n’a pas laissé de marbre la population française. En effet, alors que le personnel médical s’est réjoui dans l’ensemble, certains parents eux frémissent. C’est le cas de Clara*, une jeune maman réunionnaise. Pour elle, il n’en est pas question.
Elle se confie au téléphone : "Ma fille est trop jeune. On ne sait pas quelles peuvent être les conséquences des effets secondaires du vaccin sur le long terme. C’est ce qui s’est passé pour le vaccin contre l’hépatite B !"
Au contraire, un pédiatre sur Saint-Denis félicite le gouvernement de cette décision. Selon lui, vacciner les enfants est une "suite logique". Le médecin rappelle que les enfants développent moins de formes graves et ajoute : "Il ne s’agit pas de vacciner les enfants contre ce risque, il s’agit de simplement d’empêcher le développement du virus".
Depuis une semaine, les Américains âgés de minimum 12 ans peuvent aller se faire vacciner. Cet élargissement fait partie de la stratégie de Joe Biden pour accélérer la campagne de vaccination américaine qui semblait avancer à tâtons.
Le 10 mai, soit précédemment à cette mesure, l’agence américaine des médicaments a donné son autorisation pour le vaccin Pfizer/BioNTech. Ils ont réalisé des essais cliniques en octobre 2020 sur plus de 2 000 jeunes de 12 à 15 ans. Les résultats ont montré une efficacité du vaccin de 100 %.
Le ministère de la Santé canadien a lui aussi annoncé depuis peu qu’il autorisait l’injection aux enfants de plus de 12 ans.
Finalement, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS, il est plus important de fournir les doses restantes à Covax : le système international mis en place pour garantir un accès équitable aux vaccins entre les pays les plus avancés en matière de vaccinations, et les plus défavorisés.
Vendredi 14 mai, il a déclaré : "Je comprends pourquoi certains pays veulent vacciner leurs enfants et leurs adolescents, mais je vous demande de penser à y renoncer et donner plutôt les vaccins à Covax".
Pour l’heure, la vaccination des moins de 18 ans en France est à l’étude. Olivier Véran le rappelle : "D’abord nous devons vacciner les adultes et il nous reste encore un certain nombre de dizaines de millions de Français à vacciner".