C’est ce mercredi, 17 heures, que le Préfet de La Réunion s’adresse aux Réunionnais pour faire un point sur la crise sanitaire dans notre département. En une semaine, 6 personnes sont décédées et 918 nouveaux cas ont été confirmés. Concernant le taux d’incidence, il reste stable.
Jacques Billant, préfet de La Réunion, tient ce jeudi un point presse sur les mesures de lutte contre la Covid-19.
Il est accompagné de Martine Ladoucette, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de La Réunion.
"15 jours se sont écoulés. On constate une situation contrastée. Le taux d’incidence reste stable. Pas d’impact des fêtes de Pâques sur la diffusion du coronavirus. Idem pour le Ramadan.
Les mesures ont porté leur fruit contrairement à d’autres territoires. On n’a pas eu de hausse exponentielle. Cela nous le devons au sens de la responsabilité de chacun et à tous les professionnels qui ont accepté de faire des sacrifices supplémentaires", explique Jacques Billant, Préfet de La Réunion.
92 personnes se trouvent actuellement en unité Covid donc 35 en réanimation. "La charge virale reste élevée, d’autant que l’épidémie de dengue continue de progresser. Sur le volet hospitalier la tension a diminué."
"D’autres signes encourageants apparaissent. On note une augmentation des dépistages de 10 %. Nous sommes en meilleure posture qu’il y a trois semaines."
"Cela nous permet aujourd’hui de ne pas prononcer de mesures de confinement. Bien sûr, j’entends l’inquiétude des professionnels médicaux et des patients. J’entends enfin les commerçants inquiets pour leurs entreprises et les restaurateurs.
Aussi, en concertation avec les élus et l’ARS, j’ai décidé de mettre en place une stratégie sur 4 axes pour 15 jours :
- Maintenir les mesures jusqu’au 7 mai prochain.
- Accélérer la vaccination et élargir les publics prioritaires.
- Commencer à travailler sur un plan de désescalade pour identifier les espaces de liberté qui pourraient être ouverts.
À ce titre, les mesures seront prolongées pour 15 jours mais avec une clause de revoyure la semaine pour évoquer un allègement si la situation s’améliore, comme un couvre-feu à 19 heures et l’ouverture en terrasse des restaurants.
- Élargissement des motifs impérieux. Je reçois chaque jour des interventions des Réunionnais qui évoquent la souffrance de leurs familles. Sur la méthode, dans le cas de décès ou de fin de vie les personnes n’auront plus à passer par la plateforme en ligne, ce sont les compagnies aériennes sur présentation d’acte médical ou de certificat de décès qui accepteront l’embarquement. Sur la doctrine de la visite à son conjoint en célibat géographique, cela sera considéré comme motif impérieux dès le 24 avril. Nous allons également étudier comme motifs impérieux la venue des grands parents et l’accompagnement d’un parent d’un étudiant en métropole.
Nous devons poursuivre encore pour quelques semaines nos efforts. Il nous faut tenir ensemble et rester solidaire de cet effort individuel sans précédent."
"Nous sommes dans une situation plus favorable que le reste de la métropole. Je veux néanmoins insister sur le nombre de nouveau cas qui peuvent atteindre jusqu’à 200 et la situation en réanimation.
L’occupation est plus favorable et moins tendue mais ne nous y trompons pas, la détente relative sur l’occupation des lits est le fait de la diminution des patients au titre des Evasan, l’accélération des sortie de patients, plus que la diminution du nombre d’entrée en Covid, car le nombre d’admission reste chaque semaine constant.
Si la situation parait maitrisée et pas dégradée, plus que jamais nous devons continuer à lutter contre le virus et essayer de gagner cette course contre le virus.
Pour cela nous avons le respect des gestes barrières et aussi et heureusement la possibilité d’amplifier deux atouts.
La diversification et facilitation des moyens de dépistage à travers les test salivaires et auto-tests", explique Martine Ladoucette, directrice de l’ARS.
"Arme puissante contre le virus qu’est la vaccination la stratégie vaccinale est une clé de voûte dans cette course contre le virus. Il y a un double enjeu, un pour soi-même et un enjeu collectif pour la société réunionnaise.
Le premier objectif c’est de se protéger soi-même contre les formes graves de la maladie. L’occasion aussi de redire ce que j’avais souligné, c’est que l’on voit que le profil des patients hospitalisés se rajeunit et 70 % des malades en réa au titre du Covid ont moins de 64 ans. Cette maladie est grave, sérieuse et peut toucher chacun de nous.
La vaccination répond aussi à un enjeu collectif car on peut être confiant dans la capacité à développer l’immunité collective.
Compte tenu des quantités prévues en avril, nous atteindrions un minimum de 70 000 personnes ayant reçu une dose au mois d’avril et cet objectif sera tenu et au-delà. Mais ce résultat n’est qu’une étape. 9 % seulement de la population Réunionnais est vaccinée aujourd’hui.
Conscient que les quantités servies doivent être en raccord avec la population nous aurons des vaccins en plus. Conscient également que tout ce que nous ne pourrons pas recevoir au titre de l’Astrazeneca, il nous faut avoir une compensation en Pfizer ou en Johnson. C’est pourquoi nous avons la certitude de pouvoir compter sur 15 000 doses de plus que ce qui était annoncé pour le début du mois de mai avec l’arrivée des vaccins Johnson fin avril et 3 000 doses en plus fin avril avant de nouvelles dotations au mois de mai.
Lorsqu’on est âgé de plus de 50 ans et le vaccin Johnson sera indiqué pour ces personnes-là.
Le risque de formes sévères lors d’une infection Covid est 1 500 fois supérieur à celui d’une thrombose vaccinale qui conduit à 1 décès sur 6.
Au 30 avril, 79 000 personnes auront pu bénéficier d’une 1re dose vaccin Pfizer et ceux avant même la distribution du Johnson."
"Compte tenu des créneaux ouverts, les Réunionnais ont 30 000 possibilités de prise de rendez-vous pour les 4 semaines qui viennent.
L’addition de ces disponibilités et des doses supplémentaire me permettent de dire que nous allons pouvoir nous aligner sur la stratégie de métropole. Nous allons pouvoir faire bénéficier tous les publics cibles prioritaires reconnus en métropole. Demain toute personne âgée de + de 55 ans sans pathologie pourra demander et obtenir un rendez-vous dans les semaines qui viennent, soit 170 000 personnes éligibles.
Au sein même de ces personnes âgées de + de 55 ans, sont prioritaires, deux types de professionnels, les professionnels des écoles, collèges, lycées, petite enfance, agents territoriaux, police... mais nous ajoutons dès demain une autre liste de professionnels considérés comme éligibles en priorité à la vaccination dès lors qu’ils ont plus de 5 ans, conducteur de transport, agent d’entretiens , salariés des abattoirs et professionnels des pompes funèbres.
Nous savons pouvoir mener à bien cette course de vitesse pour vacciner vite et en nombre.
Nous allons ouvrir tous les jours fériés de mai les 9 centres de vaccination. Et puis la montée aussi en puissance des capacités de vaccination par les professionnels de santé libéraux. Nous comptons déjà 175 pharmaciens volontaires, 400 médecins. Dès la semaine prochaine, les professionnels libéraux pourront doubler leur capacité de vaccination.
De fait, un nouvel objectif fixé compterait, d’ici fin mai, on doit pouvoir avoir vacciné 85 % de la population éligible (+ 55 ans sans pathologies mais exposés aux formes graves de la maladie)."