La situation continue de se dégrader fortement à La Réunion. C’est pourquoi, le préfet Jacques Billant s’adresse aux Réunionnais ce vendredi après-midi.
Face à la dégradation de la situation sanitaire à La Réunion, le Préfet a décidé de prendre la parole ce vendredi.
"Voici plus d’un an que nous sommes mobilisés, nous avons menés plusieurs batailles et La Réunion a su résister grâce à la mobilisation de tous. Un an d’effort et d’épreuve.
"Plusieurs semaines après le renforcement des mesures de protection la situation est préoccupante. Le taux à atteint 120 pour 100 000, ce qui n’était jamais arrivé. Les cas déclarent moins de personnes contacts, le taux de positivité chez les personnes asymptomatiques est multiplié par 4. 30 à 40 % des personnes contacts n’adhèrent pas aux mesures d’isolement et de dépistage", explique le Professeur Xavier Deparis, directeur de la Veille et de la Sécurité Sanitaire.
"L’impact de l’effet voyageur est négligeable par rapport à la circulation du virus.
Moins de dépistage, moins de cas identifiés. Un nombre croissant de personnes infectées. La progression de cluster en entreprise, école en est une parfaite illustration, De ce fait, des tensions ont émergé dans le milieu hospitalier. Chaque jour, un à trois nouveaux cas de Covid est hospitalisé en réanimation. Pourtant la capacité d’accueil a été portée à 122 lits, un effort des établissements hospitaliers. Ce maximum implique un grand nombre de fermeture de blocs.
À cela, il ne faut pas oublier l’épidémie de dengue. Malgré les mesures de lutte anti vectorielle, l’épidémie s’étend à un rythme supérieur des épidémies de 2019 et 2020. Si aucun cas grave n’est survenu, le CHOR doit faire face à des cas suspects de dengue.
Les mesures de freinage actuelles ne sont plus suffisantes."
"Depuis mi-février, 156 personnes ont été hospitalisées en réanimation et 46 décès sont survenus. La Covid tue. Il est nécessaire de se mobiliser individuellement et collectivement.
Tous les Réunionnais doivent se mobiliser encore plus autour de 4 comportements : se faire tester, alerter, protéger, se faire vacciner.
Se faire tester : trop peu de tests sont pratiqués à La Réunion. La poursuite des campagnes mises en place avec les communes est un maillon essentiel.
L’ARS encourage les communes et collectifs de travail à mettre en œuvre l’organisation de campagnes dedépistage. Elles peuvent s’appuyer sur des tests antigéniques ou salivaires.
L’ARS invite tous les Réunionnais à télécharger l’application StopCovid.
Alerter : le nombre de personnes contacts est aujourd’hui trop faible. Nous invitons les personnes positives à répondre aux questions pour identifier les cas contacts. Un appel téléphonique systématique est mis en place dès cette semaine.
Se protéger et protéger : seul le respect d’un isolement strict permet de casser la chaîne de transmission. Un SMS de rappel sera adressé aux personnes positives.
Vacciner : le vaccin Pfizer a fait la preuve de son efficacité. La vaccination est le seul moyen de sortir de cette crise majeure."
"Fin mars 2021, 35 500 personnes ont reçu une 1re injection. Pour accélérer la campagne vaccinale. Au vu du nombre de doses, des opérations de vaccination sont amenées à se mettre en place avec un objectif de 75 000 personnes vaccinées avant le 1er mai. Ouverture centre de vaccination le 7 avril à Pierrefonds.
15 000 doses du vaccin Johnson et Johnson seront livrées. Il s’agit d’un vaccin monodose.
L’ARS va développer les opérations “Aller Vers”.
Élargissement de la vaccination aux personnes de plus de 50 ans avec comorbidité. Les personnes âgées de + de 70 ans auront des facilités pour obtenir des rendez-vous pour se faire vacciner. L’adhésion à cette campagne augmente en jour en jour.
Aujourd’hui, la situation est préoccupante, un freinage de la situation est nécessaire. Ce freinage passe par des mesures de prévention : appliquer les mesures barrières, se faire dépister, respecter l’isolement, être vigilant si on est porteur de comorbidités."
"Les prochains jours nous devrons infléchir la courbe épidémique. Nos lits sont comptés et la place pourrait manquer si rien n’est fait.
Nous sommes passés de 70 lits à 122 lits en réanimation. Aujourd’hui, 16 sont occupés par des patients Covid et issus d’Evasan, 29 par des patients Réunionnais. A côté de cela, nous accueillons 53 patients non atteints de pathologies Covid. Il reste donc 20 places. Et ce chiffre a été moindre, certains jours récents.
L’enjeu est donc là, être en capacité d’accueillir nos malades, il faut donc freiner l’épidémie", indique le Préfet.
J’ai décidé d’un plan en 6 axes qui s’ajoute au maintien du couvre-feu de 18h à 5h.
• Accélération de la vaccination
• Le renforcement des actions de sensibilisation à destination du public, aux abords des écoles grâce à une médiation renforcée, au partenariat avec les communes.
• Le maintien des motifs impérieux a minima jusqu’au 30 avril. Permet de réduire le trafic aérien à moins de 4 000 passagers hebdomadaires et de réduire à moins de 1 % les cas importés
• La promotion maximale du télétravail. Je demande à toutes les entreprises de l’étendre partout où cela est possible à minimum de 3 jours sur 5.
• Fermeture des établissements recevant du public.
• À compter du 6 avril une nouvelle jauge devra se mettre en place dans les magasins et les galeries commerciales de plus de 10 000 m2 devront fermer les commerces non-essentiels, non-alimentaires.
Fermeture des bars et restaurants mais auront le droit à la livraison et la vente à emporter et au room-service le midi et le soir.
Fermeture des casinos, salles de spectacle, cinéma, musée, salle d’exposition.
Fermeture des gymnases et salles de sport sauf pour les scolaires et sportifs de haut niveau.
Nous pourrons vaincre cette épidémie que si tout le monde maintien ses efforts.
Il n’y aura plus aucune tolérance sur le port du masque et l’interdiction des pique-niques."
"Ce chiffre des cas positifs constitue une alerte. Maintien du contact-tracing rigoureux des cas contacts. Cela nous permet de réagir rapidement au signalement des cas par les écoles et établissements, explique Chantal Manès-Bonnisseau.
S’y ajoute une mesure prise depuis la rentrée qui consiste à fermer une classe dès l’apparition d’un cas positif. Cette mesure a été prise en raison de la circulation active du variant sud-africain sur l’île. Le nombre de classes fermées a augmenté et résulte de cette grande prudence mise en place.
Les élèves identifiés positifs sont immédiatement isolés et l’ensemble des élèves de leur classe sont maintenus à domicile pendant 7 jours.
Des mesures supplémentaires vont être mise en œuvre dès la semaine prochaine :
• Amplification du dispositif de test dans les écoles, collège et lycées.
• J’ai demandé aux proviseurs de 48 lycées de se préparer à mettre en œuvre le protocole qu’ils ont prévu pour réduire le nombre de lycéens accueillis simultanément dans l’établissement. 3 établissements commenceront dès le 8 avril à modifier leur organisation (Jean Hinglo, Léon Lepervanche et Moulin Joli).
Pour participer à l’effort collectif de lutte contre la Covid, l’Université renforce l’hybridation des formations en mettant tous les cours magistraux en distanciel dès que possible. La priorité en présentiel est donnée aux 1re années, aux personnes porteuses de handicap et aux étudiants internationaux.
Je voudrais remercier les équipes pédagogiques qui sont investies depuis plus d’un an pour accompagner les élèves et les étudiants."
"Les mesures seront mises en œuvre à compter du 6 avril et pour une durée de 15 jours.
Ces mesures et vos comportements doivent nous permettre de faire perdre du terrain au virus. Je pense d’ailleurs à ce week-end et aux fêtes pascales qui sont frappées par l’épreuve de la Covid.
Soyez à la hauteur de ce défi et comme à Noël je vous recommande de ne pas organiser de rassemblements au-delà de 6 personnes.
Mesdames et messieurs notre système de santé est en surchauffe. Aussi, si dans 15 jours la dynamique n’a pas enclenché de baisse, alors je prononcerais le confinement du territoire, avec restriction des déplacements, avec la fermeture de l’intégralité des commerces non-essentiels et des écoles, collèges et lycées.
Personne ne souhaite en arriver là et nous avons tous la capacité pour pouvoir l’éviter. Nous devons tenir, ensemble."