Depuis jeudi, les juges de la cour criminelle étudiaient le cas d’un prédateur sexuel qui utilisait les réseaux sociaux pour faire chanter de jeunes filles mineures, en les menaçant de divulguer des photos compromettantes. Suivant un modus operandi similaire avec une trentaine de victime recensées, le suspect était également poursuivi pour des faits de viol et d’agression sexuelle. Après deux journées d’audience, Dimitri N. écope de 13 ans de réclusion criminelle.
L’intéressé contactait des jeunes filles par l’intermédiaire de faux-comptes Facebook en se faisant passer pour un photographe. Il tentait d’obtenir des photos dénudées en vue des casting imaginaires, moyennant au passage un chantage financier. Cinq jeunes filles étaient ainsi tombées dans son "piège" et avaient porté plainte. Dans leurs dépositions, ces dernières décrivaient un homme aux méthodes violentes, qui recourait à la force pour les dénuder. Les faits prennent lieu et place en 2018.
Le 4 août 2018, une mineure de 16 ans déposait plainte après avoir été contactée via Messenger par un individu qui répondait au pseudonyme de "Mandzelle Neiil". Alors qu’elle pensait que son interlocuteur était une femme, la jeune mineure avait accepté une séance de shooting photo avec une récompense de 650 euros à la clé. Sur demande du contact, elle avait envoyé des photos d’elle seins nus pour pouvoir participer au shooting promis.
Son interlocuteur lui donnait ensuite rendez-vous, précisant que le photographe était un "cousin". Après avoir décliné les deux premières invitations, la jeune fille s’était finalement rendue dans une médiathèque pour rencontrer le mystérieux casteur. S’en est suivi une scène d’une grande violence, où l’homme avait agressé sexuellement la jeune fille en la menacant de divulguer des photos compromettantes.
Cette dernière avait déposé plainte, et Dimitri N. était interpellé quelques jours plus tard aux abords de la même médiathèque où le rendez-vous avait pris place. L’exploitation de son téléphone et de plusieurs appareils électroniques avait permis la découverte de plusieurs clichés de jeunes filles dénudées, mettant en alerte les enquêteurs quant à l’existence d’autres victimes potentielles.
Le bâtonnier Georges André Hoarau, avocat d’une des parties civiles au cours des deux jours d’audience : " Ces jeunes filles étaient en découverte de leur corps et avaient besoin d’être rassurées. Elles souhaitaient toutes être mannequin. Lui se faisait tantôt passer pour un recruteur puis un photographe. Des Dimitri N. il y en a plusieurs. Aujourd’hui quatre victimes comparaissent mais une trentaine de jeunes filles ont mordu à l’hameçon et cinq ont porté plainte."
Cinq plaintes, émanant systématiquement de jeunes mineures, avaient ainsi été recensées par les agents au cours de l’enquête préliminaire. Dimitri N, était finalement arrêté à la Saline les Bains après avoir déshonorer la convocation que les services de police lui avait remis.
Mis en examen des chefs de viols aggravés et agressions sexuelles aggravées au préjudice de cinq plaignantes, il reconnaissait avoir utilisé un profil féminin pour entrer facilement en contact avec d’autres jeunes filles. Au cours de l’audience, les experts présentaient l’accusé comme un être complexé par son physique. La Cour Criminelle le condamne à 13 ans de réclusion, accompagnées de cinq années de suivi socio judiciaire. Il encourait 20 ans de réclusion criminelle.