Cette mi-octobre est marquée par un épisode de sécheresse qui touche plus particulièrement l’est de l’île. Comme à chacune de ces périodes, chaque année, la commune de Salazie procède à des coupures nocturnes. Toutefois, les horaires de ces coupures non respectées impactent fortement le quotidien des Salaziens.
En ce début d’été austral, les températures grimpent et la pluie se fait plus rare. C’est dans ce contexte que les ressources en eau diminuent et nécessitent des coupures d’eau. C’est le cas dans le cirque de Salazie, pourtant particulièrement fourni de cascades et de rivières.
Depuis le 7 octobre, la distribution en eau est interrompue à Salazie, entre 20h et 6h. Même si la CISE assure que les coupures d’eau ne se font que de nuit, plusieurs Salaziens dénoncent le non-respect de ces horaires. "Ce matin, l’eau est arrivée à 7h30. Le soir, c’est souvent coupé avant 20h. Dimanche dernier, par exemple, on n’avait plus d’eau dès 17h", déplore un habitant de Mare à Citrons.
Une autre habitante du secteur fait le même constat chez elle, la contraignant à acheter des bouteilles d’eau pour pouvoir se doucher le matin. Cette dernière ne comprend pas pourquoi elle se retrouve à payer ses factures d’eau au même prix que tout le monde, dans ces conditions. "Mwin mi dit la population i devré manifesté et plus mettre un euro dans les factures d’eau", s’exprime-t-elle.
À Salazie, l’eau est captée de l’est en direction de l’ouest dans la Rivière du Mât et la Rivière des Fleurs Jaunes. Ils délivrent environ 1600 L d’eau par seconde. Et la quantité qui est prélevée pour alimenter le secteur ouest est en réalité très faible, entre 150 et 200 L d’eau par seconde. Ces cours d’eau ne sont en ce moment pas à sec, contrairement aux cours d’eau qui desservent les Salaziens.
Pour José, habitant de Mare à Citrons, une solution a été proposée par des Salaziens : "l’idée est de récupérer l’eau des cascades Pierre-Louis, par exemple, de faire un réservoir sur Mare à Poule d’Eau, et de la distribuer à la partie basse de la commune." Un "projet" qui nécessiterait un budget de 275 000 euros, selon lui, mais qui n’aurait pas été pris en compte par les élus.
L’eau est gérée par l’intercommunalité qui a conscience de la défaillance du réseau. "On a un déficit entre la ressource et le besoin de distribution en période de sécheresse. Cette inadéquation provient de la structuration du réseau actuel à Salazie. La collectivité travaille pour améliorer le rendement du réseau. Un programme de 4,5 millions d’euros se termine d’ailleurs ce mois-ci. Et une réflexion d’amélioration est en cours", déclare Jean-François Laurent, directeur eau assainissement Cirest.
De son côté, le maire de la commune, Stéphane Fouassin, annonce que des travaux de plus de 2 millions d’euros sont envisagés.
Épisode de sécheresse : l’Est de l’île fortement impacté
Laëtitia Bègue