Le Teat de Saint-Gilles fête ses 50 ans en 2020.
L’occasion de porter un coup de projecteur sur son histoire très rythmée.
Au milieu de la savane réunionnaise, un théâtre atypique pointe le bout de son nez. Ici, pas de toiture ni de murs mais un spectacle qui s’apprécie au milieu de la nature. Inaugurée en 1970, la construction du théâtre est confié à l’architecte Jean Tribel qui relève le pari d’intégrer une structure brute tout en béton à un décor naturel.
"Jean Tribel l’architecte choisi par André Malraux, a visité ce terrain et à décidé de situer ce théâtre ici pour trois raisons. Il y avait une pente naturelle qui permettaient d’inscrire les gradins naturellement comme dans les théâtres grecs ; La deuxième raison c’est qu’il y avait la possibilité pour les spectateurs quand ils arrivent par le haut, d’avoir à la fois une vue sur la scène qui est en forme d’oeil et sur l’océan, et une vue sur Saint-Gilles qui était à l’époque un petit village" explique Yves-Michel Bernard, professeur d’histoire de l’art à l’école supérieure d’art de La Réunion.
En fin de journée, les spectacles sont sublimés par un coucher de soleil qui donne ensuite place à un ciel étoilé. Aujourd’hui le théâtre peut accueillir jusqu’à mille personnes, une taille raisonnable qui permet une plus grande proximité entre artistes et spectateurs. Cette atmosphère unique et chaleureuse est appréciée par le public mais également récompensée par un titre.
"En juillet 2012, le Teat de Plein Air a été inscrit au titre des monuments historiques, ce qui est une mesure juridique. Ce qui a été reconnu par la commission c’est l’architecture de ce site, l’architecture exceptionnelle et son insertion dans le paysage" rapporte Clémence Préault, chargée d’études documentaires et des monuments historiques de La Réunion.
Bien pensé, la structure est adaptée pour permettre une meilleure circulation du son, et ce malgré les éventuelles bourrasques de vent. Sans murs, il n’y a pas de problèmes de résonance, mais tout de même quelques difficultés liées aux aléas de la nature.
"On est à l’atelier lumière, l’espace de maintenance, et l’espace de stockage aussi. Vu que l’on est en plein air et pas loin de la mer, on est soumis à la corrosion donc il y a une grosse maintenance à faire tous les ans" explique David Kolm, le régisseur général.
Henri Salvador, Guy Bedos, Danyèl Waro ou Vanessa Paradis font partie de ceux qui ont arpentés la scène du Teat Plein Air de Saint-Gilles les Bains à La Réunion.