La Réunion est en confinement depuis maintenant 11 jours. La population tente bien que mal de supporter cette situation compliquée qui l’est d’autant plus pour les victimes de violences intra-familiales.
Le Coronavirus apporte bien plus que des difficultés médicales et économiques à La Réunion. Les personnes victimes de violences au sein de la famille sont sensiblement dans une posture difficile.
Ces personnes en détresse subissent l’arrêt des services juridiques et judiciaires du pays et voient leurs des procédures rester en “stand-by”.
Un constat très délicat à vivre, surtout pour celle que nous appellerons “Marie” (nom d’emprunt). La jeune femme nous a indiqué qu’il y a 3 mois sa fille de 3 ans lui révèle être violée par son père.
La mère porte l’affaire au tribunal mais le dossier reste en suspens à cause des grèves et de la crise sanitaire du Coronavirus.
Les procédures habituelles dans ce genre de cas sont reportées ou annulées, obligeant ainsi Marie à suivre la loi de la garde alternée et déposer la petite chez son père.
C’est avec émotion qu’elle se confie : “Les audiences sont annulées, reportées. Dans ce laps de temps, ma fille continue à aller chez son père parce qu’on m’oblige à la lui remettre, et qu’elle continue à être violée. Je veux que ça s’arrête, je veux qu’on reconnaisse qu’elle est victime, qu’elle puisse être suivie et que la justice m’entende et qu’on suspende le droit de garde du père.”
Certaines aides subsistent malgré les mesures de confinement, Marie a fait appel à l’association EPA (Écoute-moi, Protège-moi, Aide-moi).
Evelyne Olivieri, présidente de l’association s’exprime : “Dans l’état d’urgence actuel du Coronavirus, nous ont fait parler, on accompagne, on soutien en priorité, on recueille les révélations et on est pour faire accélérer les choses”.
Dans un communiqué de presse le 17 mars, Adrien Taquet, Secrétaire d’État à la protection de l’enfance a rappelé que le numéro à appeler en cas de maltraitance envers un enfant est le 119.