Le préfet a pris un arrêté en vue de préparer La Réunion au passage à la phase 2 de l’épidémie.
Depuis l’annonce émise le 31 décembre à l’apparition des premiers cas de coronavirus COVID-19 en Chine, la préfecture, l’agence régionale de santé et le rectorat se mobilisent pour anticiper et mettre en application les mesures de protection et d’information de la population.
• Stade 1 : freiner l’introduction du virus
La priorité est de détecter précocement les premiers cas arrivant sur le territoire. L’agence régionale de santé et la cellule régionale Santé Publique France engagent un travail d’investigation pour identifier les personnes « contact », autrement dit les personnes ayant eu un lien étroit avec une personne touchée par le virus. La notion de lien étroit tel qu’il est défini par les autorités sanitaires implique une exposition dans un même lieu de vie, avec un contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou d’une discussion en l’absence de mesures de protection.
Avec 6 cas confirmés à la date du 14 mars 2020, La Réunion est en stade 1.
Des mesures d’anticipation spécifiques :
Afin de renforcer le dispositif de stade 1 et répondre à la spécificité du territoire, le préfet a décidé la mise en application de mesures visant à limiter les risques de propagation.
o Les rassemblements en milieu fermé
Le calcul du public doit se faire à un instant T dans une unité de lieu définie. A titre d’exemple, un cinéma peut fonctionner dès lors qu’il n’y a pas plus de 100 personnes dans la salle.
Tout autre lieu (salle de séminaire, amphithéâtre) dont la jauge excède 100 personnes est concerné.
o Les rassemblements de plein air
La forte promiscuité sera un élément d’appréciation à prendre en compte pour ces rassemblements de plus 100 personnes.
Cette mesure ne s’applique pas aux marchés forains dès lors qu’ils s’organisent en de multiples stands et espaces séparés.
o Les bateaux de croisière
Les navires sont considérés comme une unité de lieu. Les croisières de plus de 100 personnes sont donc interdites dans les eaux territoriales de La Réunion.
• Fermetures des crèches, des écoles, des universités et centres de formation
Le préfet de La Réunion, en lien avec la directrice générale de l’agence régionale de santé, le recteur d’académie et le président de l’université, a confirmé que cette mesure s’appliquait pleinement sur notre territoire. Du fait du calendrier scolaire, les services du rectorat à La Réunion bénéficient d’une semaine supplémentaire pour parfaire le système de continuité pédagogique et administrative.
A cette fin le préfet, le recteur et la directrice générale de l’ARS organiseront ce lundi une réunion de travail avec l’ensemble des partenaires, en premier lieu desquels les maires.
- les crèches ;
- les établissements de l’enseignement supérieur public et privé, dont l’université ;
- les établissements et services d’accueil non permanent d’enfants (article R2324-17 du code de santé publique : crèches collectives, halte-garderie, crèches parentales, jardins d’enfant) ;
- l’ensemble des établissements publics et privés (école maternelle et primaire, collège et lycée)
- les établissements d’enseignement agricole scolaire et par apprentissage (pour enfants et adultes) ;
- les établissements périscolaires (garderies) ;
- les instituts médico-éducatifs (IME) accueillant des enfants et des jeunes en situation de handicap ;
- les centres de formation des apprentis (CFA) seront fermés à partir du lundi 16 mars. Le coût contrat est maintenu par les opérateurs de compétences (OCPO). Les CFA n’auront donc pas accès à l’activité partielle : les jeunes en formation devront rejoindre leurs entreprises, à l’exception de ceux inscrits à l’université de La Réunion. Si celles-ci sont en activité partielle, ils seront également mis en activité partielle.
Outre les solutions familiales et affinitaires et les modes de garde individuels, restent donc ouverts dans notre département dans la limite de 10 enfants accueillis :
• les accueils individuels chez les assistantes maternelles,
• les maisons d’assistantes maternelles,
• les microcrèches et les crèches familiales,
• les accueils collectifs de mineurs,
Le RSMA, quant à lui, est également ouvert.
Il convient enfin de préciser que les écoles, les collèges et lycées, s’ils n’accueillent pas les élèves, restent fonctionnels de par la présence des équipes éducatives afin de permettre une continuité administrative et pédagogique.
Un service de garde des enfants sera mis en place pour que les personnels qui sont indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent faire garder leurs enfants et continuer d’aller au travail pour vous protéger et vous soigner.
Ce service concerne les personnes suivantes :
• tout personnel travaillant en établissements de santé publics/privés : hôpitaux, cliniques, SSR, HAD, centres de santé …
• tout personnel travaillant en établissements médico-sociaux pour personnes âgées et personnes handicapées : maisons de retraite, EHPAD, USLD, foyers autonomie, IME, MAS, FAM, SSIAD …
• les professionnels de santé et médico-sociaux de ville : médecins, infirmiers, pharmaciens, sages- femmes, aides-soignants, transporteurs sanitaires, biologistes, auxiliaires de vie pour personnes âgées et handicapées…
• les personnels chargés de la gestion de l’épidémie de l’agence régionale de santé (ARS) et de la préfecture.
Cette liste pourra être réévaluée en fonction d’un travail fin d’identification des fonctions indispensables.
Pour les enfants des personnels soignants prioritaires qui ne seraient pas accueillis traditionnellement en microcrèche ou qui ne disposent pas de solution individuelle de garde, des établissements multi-accueil (ou « crèches ») seront ouverts avec des groupes d’enfants limités à 10.
La Caf et les gestionnaires sont en cours de recensement des équipements concernés. La liste des structures sera publiée et actualisée sur les pages locales du site www.caf.fr et la page Facebook de la Caf de La Réunion. Près de 500 places ont déjà été identifiées.
De plus, le ministère de l’Education nationale accueillera les enfants des professionnels qui n’ont pas d’autre solution de garde, scolarisés à l’école maternelle, primaire et au collège, dans les lieux de scolarisation habituels. Les lycéens ne seront pas accueillis.
En complément, une cellule opérationnelle a été mise en place par le secrétaire général pour les affaires régionales (SGAR).
Elle réunit les représentants des organisations patronales (CPME, MEDEF) et des secteurs les plus concernés (entreprises du voyage, acteurs du secteur culturels, industries réunionnaises), autour des partenaires publics (Préfecture, CGSS, DRFIP, DIECCTE, BPI et bancaires).
Sa mission consiste à faire remonter les cas concrets de difficultés caractérisées (typologie, volumétrie, …) d’entreprises impactées par l’épidémie de COVID-19 et d’établir les protocoles de mise en relation de ces entreprises avec leurs différents partenaires dans le cadre de dispositifs déployés par le ministère de l’économie et des finances. (Ces dispositifs sont consultables sur le lien suivant).
Depuis vendredi 13 mars, une cellule dédiée à l’activité partielle a été installée au sein de la DIECCTE.
Ce stade s’applique dès lors que la circulation du virus est active sur le territoire. Une chaine de propagation autochtone est identifiée et des foyers d’exposition apparaissent. La priorité au stade 2 est d’atténuer l’impact sur la population et freiner la circulation de l’épidémie avant le passage éventuel en stade 3.
À ce jour, La Réunion reste en stade 1 et ne remplit pas ces critères de propagation épidémique. Toutefois, le préfet en concertation avec l’ensemble des autorités sanitaires a décidé l’anticipation du passage en stade 2 par l’application de mesures spécifiques citées précédemment.
Une cellule d’anticipation travaille avec l’ensemble des services sur les mesures de stade 3.
L’organisation prévoit la mobilisation complète du système sanitaire hospitalier et de ville, ainsi que les établissements médico-sociaux pour protéger les populations fragiles, assurer la prise en charge des patients sans gravité en ville, et des patients avec signes de gravité en établissement de soins.