Ce lundi 11 juillet, les planteurs poursuivent leur mobilisation devant la préfecture, mais aussi en bloquant l’usine du Gol de Saint-Louis. Des négociations avec Tereos sont toujours en attente. Le PCR (Parti communiste réunionnais) apporte son soutien aux planteurs et accuse Tereos de constituer "un trouble manifeste à l’ordre public" à travers son refus de céder à la requête des planteurs.
Tereos ne peut pas continuer à entraver la vie économique et sociale de La Réunion
Le Parti communiste réunionnais salue l’union des syndicats des planteurs. En faisant le rassemblement sur l’essentiel, l’augmentation du revenu des planteurs, les syndicats ont fait avancer la cause de tous les planteurs. Les planteurs ainsi montrent la voie pour les autres batailles à mener : baisse des prix, lutte contre la pauvreté et le chômage, garantie d’un revenu suffisant pour vivre dignement à La Réunion.
Les négociations de la Convention canne ont montré que le principal obstacle à la paix sociale dans ce secteur est Tereos. En effet, tous les autres industriels sont prêts à investir pour augmenter la production de cannes, et donc le revenu des planteurs. L’union des syndicats des planteurs a permis d’obtenir la garantie de 14 millions de l’État, une aide d’État, qui pourront être revalorisés. Mais aujourd’hui encore, Tereos n’est pas sur cette ligne. Il veut garder pour lui deux-tiers des bénéfices des sucres. Le PCR rappelle qu’avant 1969, deux-tiers de la totalité des profits de tous les produits de la canne, dont le sucre, revenait de droit aux planteurs. Les syndicats revendiquent un partage 50-50. Cette concession pour faire démarrer la campagne sucrière n’est pas acceptée par Tereos. Les usines Tereos à La Réunion appartiennent à une filiale d’une coopérative de planteurs de betteraves. Ces betteraviers se partagent donc les revenus de la plus-value de leurs betteraves, en y ajoutant en plus les bénéfices que Tereos fait à La Réunion, grâce au travail des planteurs de cannes.
Le PCR constate que plusieurs syndicats ont indiqué que les planteurs sont prêts à s’organiser pour gérer les usines à la place de Tereos. En effet, le départ de Tereos et son remplacement par la coopérative des planteurs réunionnais permettra de garantir que toute la plus-value de la transformation de la canne en co-produits, ainsi que 100 % des bénéfices du sucre restera à La Réunion, et seront partagés entre tous les planteurs qui sont les principaux contributeurs à une filière à l’origine de 20.000 emplois à La Réunion. Concernant la mise en œuvre concrète, le rachat pour l’euro symbolique des usines Tereos apparaît comme une juste mesure, compte tenu du fait que Tereos refuse de satisfaire aux revendications des planteurs et refuse la transparence. Son comportement constitue un trouble manifeste à l’ordre public.
Fait au Port, ce lundi 11 juillet 2022