L’indignation face à la baisse des financements des contrats Pec, les contrats aidés parcours emploi compétence. En effet, le nouveau préfet de la Réunion, Patrice Latron, a signé un arrêté actant ainsi, une baisse des financements de 60 à 53%. Une décision qui suscite la colère des élus locaux, ils dénoncent des conséquences sociales et économiques graves pour les publics précaires et les collectivités, déjà fragilisés.
Il y a quelques mois, Serge était au RSA et ce contrat pec est une bouffée d’oxygène. "Il y a beaucoup de choses à payer et j’ai les marmailles pour occuper. Si on diminue le contrat, il n’y aura plus de travail, le site sera abandonné. "
A La Réunion, chaque année plus de 11 000 contrats pec assurent la sécurité et l’entretien dans les écoles et les espaces verts de l’île.
Un arrêté préfectoral vient menacer ces emplois. Le financement de l’Etat diminue de 60 à 53 % et la durée du contrat baisse de 11 à 10 mois. Une décision qui suscite l’incompréhension des communes "On a face à nous un état resté muet. Il n’y a pas eu de contact pris pour au moins organiser une réunion de travail. Nous sommes très étonnés de la manière dont les choses se sont faites", déclare Serge Hoareau, président de l’association des maires de La Réunion.
C’est toute la classe politique qui monte aux créneaux. "Cette décision sans concertation avec les acteurs locaux plonge de nombreux Réunionnais dans une situation de précarité durable", explique Frédéric Maillot, député.
"Une telle décision est profondément injuste", ajoute Philippe Naillet, député.
Une incompréhension d’autant plus vive alors que la Réunion fait face à une recrudescence du virus du Chikungunya "En avant de ce différentiel de 7% pour le compte de l’Etat, ça veut dire peut-être un peu plus de moustiques sur le territoire", estime la responsable du service égalité des chances à la Région Réunion, Natacha Chane Kong.
Un retour en arrière est possible. Le préfet peut proposer un avenant à cet arrêté préfectoral.