"Je sais que je n’en veux pas depuis mon enfance. Je ne supporte pas le bruit, encore moins celui des enfants. J’aime ma liberté et mon indépendance." Maeva, âgée de 25 ans, pense ainsi faire une stérilisation irréversible, se faire ligaturer les trompes.
La ligature des trompes est une méthode de contraception définitive qui concerne les femmes qui ne souhaitent pas ou plus avoir d’enfants. En quoi consiste une telle opération ? Y a-t-il des conséquences pour la patiente et quelles sont-elles ? Y a-t-il un âge minimum à respecter ?
Maeva, une jeune Réunionnaise de 25 ans, résidant en métropole, est catégorique. Depuis son enfance, elle ne veut pas avoir d’enfant. Et, depuis ses 18 ans, elle pense très sérieusement à se faire ligaturer les trompes, une méthode de stérilisation irréversible.
Elle aime sa liberté et son indépendance. De plus, les enfants ça fait du bruit. Et, elle n’aime pas le bruit, encore moins celui des enfants.
Si elle se dit consciente que ses parents souhaitent avoir des petits enfants, elle indique qu’il ne faudra pas compter sur elle. “Ce sera par ma sœur et /ou mon frère plus tard”, nous confie-t-elle.
“J’ai vu mes parents se priver pour nous quand on était petit et ne pas prendre de temps pour eux. Je ne veux pas faire ce sacrifice malgré le fait que la plupart des personnes pensent que c’est égoïste de ma part“, soutient-elle.
“Ce qui est égoïste, selon moi, c’est de faire des enfants pour son plaisir et de ne pas s’en occuper correctement. Ou encore, de faire des enfants tout en sachant que l’on n’a pas les moyens d’assurer leur avenir”, poursuit-elle.
Maeva semble être convaincue de son absence de désir de procréer et se dit prête à avoir recours à un moyen de contraception définitive. “J’ai déjà pensé à me faire ligaturer les trompes et, cela, depuis mes 18 ans voir un peu avant quand j’ai su que c’était possible”, conclut-elle.
Sollicité par LINFO.re, Peter Von Theobald, professeur de gynécologie-obstétrique au CHU et président du réseau de périnatalité de la Réunion (REPERE), explique que la ligature des trompes n’est pas, à proprement dit, un moyen de contraception. “C’est une stérilisation tubaire qui a un caractère définitif. On ne peut revenir en arrière”, souligne-t-il. “La seule façon de procréer, ensuite, sera par la fécondation in vitro”, poursuit Peter Von Theobald,
La stérilisation tubaire est, comme nous explique Peter Von Theobald, légalement possible depuis la loi de février 2001, à condition de respecter les conditions légales, à savoir, un délai de 4 mois de réflexion, des explications très claires données à la patiente accompagnées de dessins ainsi que le recueillement d’un consentement écrit.
La stérilisation tubaire est un acte chirurgical qui consiste à détruire ou enlever une partie de chaque trompe afin que le spermatozoïde ne puisse aller à la rencontre de l’ovocyte. “Cela n’a absolument aucune conséquence sur le corps, les règles et la sexualité de la patiente”, rassure Peter Von Theobald.
En France, la loi autorise toute personne majeure, bien informée sur les différents moyens de contraception, à bénéficier d’une stérilisation. Dans la pratique, ce geste chirurgical est plutôt fait sur des femmes qui ont déjà eu 2 ou 3 enfants et ont atteint l’âge de 35-40 ans, selon Peter Von Theobald. Cela, après avoir exploré toutes les autres possibilités de contraception.
Ce dernier indique, cependant, qu’à titre exceptionnel, on peut accéder à une demande de stérilisation tubaire sur une femme de 25-30 ans si celle-ci a déjà subi plusieurs césariennes ; la stérilisation tubaire peut d’ailleurs être pratiquée pendant la césarienne elle-même.