Depuis hier, l’annonce de la démission d’Ericka Bareigts du Conseil Régional d’Orientation de La Réunion fait réagir. En effet, la maire de St-Denis a décidé de s’en aller après la nomination de Monsieur Mehdi Boukerrou au poste de directeur de la Direction Régionale du CNFPT de La Réunion.
Le CREFOM appelle au boycott du Conseil Régional d’Orientation
Encore une fois un poste de responsabilité échappe aux réunionnais par le biais de réseaux.
Le constat est réel. Les administrations et organisations nationales ont compris qu’il fallait détourner à leur profit le concept de « présence sur le territoire » en nommant des personnes en poste à La Réunion depuis peu et les hexagonaux ont compris aussi qu’il fallait s’installer d’abord et demander les postes après...
Il suffit pour se dire "réunionnais" aujourd’hui d’être présent sur le territoire quelle que soit la durée. La nomination de M.Mehdi Boukerrou au poste de directeur du CNFPT REUNION a provoqué une levée de protestations particulièrement de nos élus.
Le Crefom partage avec eux la ligne politique selon laquelle une priorité doit être donnée au sein de notre territoire aux réunionnais en raison de la connaissance du contexte local et de l’ancrage territorial avéré. Ce principe ne doit pas être détourné.
Les décideurs nationaux pensent toujours qu’à La Réunion il y a souvent une levée de boucliers mais qu’une semaine après tout est terminé et les choses reprennent leur cours...
Donc pour l’instant il suffit au CNFPT national de se mettre à couvert le temps de la tempête médiatique…
Le Crefom ne peut que se féliciter de la prise de position de nos élus, et les appelle à aller plus loin en joignant les actes à la parole…Le Crefom demande à nos dirigeants de collectivités (Conseil Régional, Conseil Départemental et des Mairies) siégeant au CRO (Conseil Régional d’Orientation) à prendre la seule décision susceptible de faire reculer la direction nationale du CNFPT, en suspendant la participation de leurs représentants et élus au sein de cet organisme afin d’obtenir l’annulation de cette nomination..
Le Crefom estime être de son devoir, conformément à sa ligne politique d’appeler à une action d’envergure des participants au CRO. Les paroles ne suffisent plus, il faut en effet boycotter cette instance car il est à craindre que la nouvelle direction locale trouve un terrain favorable à l’expansion des cadres hexagonaux au sein des collectivités territoriales jusqu’ici préservées."
C’est un sujet qui revient de façon cyclique dès qu’une nomination à un poste régional clé intervient aux dépens de Réunionnais.
Hier, la désignation d’un nouveau Directeur Régional au Centre National de la Fonction Publique Territoriale n’a pas échappé à cette règle. L’empressement de certains à des formes de réaction diverses, dans un contexte pré-électoral, conduit encore malheureusement à la stigmatisation d’un homme. Dans les milieux autorisés, il se dit aujourd’hui que cette question était sur la table depuis trois semaines.
Pourquoi n’arrivons-nous toujours pas à La Réunion à faire valoir notre capacité à prendre des responsabilités, alors que les Réunionnais sont toujours plus formés et diplômés ? Le 4 décembre 2013, en tant que Député, j’ai remis à M. Victorin Lurel, alors Ministre des outremers, mon rapport sur la régionalisation de l’emploi en Outre-Mer. Vingt-cinq propositions parmi lesquelles j’avais préconisé dès la proposition numéro 2 de « Créer dans chaque DOM, un observatoire local de la régionalisation de l’emploi outre-mer ». Il y a 8 ans, cette proposition avait été perçue, par quelques-uns, comme une énième instance. Et pourtant, celle-ci aurait joué pleinement son rôle dans la circonstance actuelle. De ce rapport, seule la proposition 15, relative aux Centres d’Intérêts Matériels et Moraux, a été retenue dans la loi sur l’égalité réelle Outre-Mer en 2017.
Ce nouvel épisode sur la régionalisation de l’emploi démontre encore une fois que nous sommes dans la réaction au lieu d’être une force de proposition. En 2014 et 2016, en tant que Député, je n’ai pas fui cette question. Bien au contraire, j’ai affronté le pouvoir parisien et ses réseaux. Je me suis battu pour que deux postes de direction, l’un à la tête des hôpitaux et l’autre de la police nationale, soient confiés à des Réunionnais qui ont depuis fait la preuve de leurs compétences ; il en fut de même pour le poste de Recteur de la Réunion toujours en 2016.
Depuis, la situation n’a pas avancé. Nous sommes toujours en train de réagir au cas par cas. Il est grand temps qu’un cadre clair et compris de tous soit posé, donnant ainsi une perspective et une valeur d’exemple à nos jeunes futurs diplômés de la Réunion. Mon rapport de 2013 sur la régionalisation de l’emploi avait le mérite de poser les bases de cette réflexion.
Il convient peut être aujourd’hui de s’en emparer, de le compléter, de le réactualiser au contexte de notre époque et enfin de le mettre en application.
Un pas nécessaire qui pourrait nous éviter à l’avenir une telle situation qui met en difficulté une institution et un homme. Il n’est cependant pas trop tard pour rectifier cette erreur. Assumons nos responsabilités. Refusons cette situation, refusons la résignation. Exigeons du Président du CNFPT National la suspension de cette nomination dans un premier temps. Un temps nécessaire pour reconsidérer cette nomination."
Conseil Régional d’Orientation de La Réunion : Ericka Bareigts démissionne