Antenne Réunion
Depuis le 11 mai dernier, l’activité judiciaire reprend pleinement, dans le respect de certaines mesures de sécurité sanitaire. Après deux mois d’activité fortement ralentie, de nombreux dossiers ont été laissés en attente. Une pile à laquelle s’ajoute les cas de délinquance, qui font leur retour dans les salles d’audience.
Johanna vient des hauts de La Possession pour une affaire liée à la pension alimentaire de son enfant. Un dossier reporté à cause du confinement. "On avait rendez-vous le 14 avril, et on s’est retrouvé aujourd’hui au 15 juin. C’est la vie, il faut faire avec", se résigne Johanna.
Les affaires familiales accusent un retard conséquent, faute d’une activité quasiment stoppée pendant la crise sanitaire. Résultat : 750 dossiers en souffrance. "Un gros volume d’activité", atteste le président du tribunal de grande instance de Saint-Denis, Bruno Karl. "Tout a repris dès le 11 mai avec des règles, mais l’activité a repris pleinement. La justice de proximité s’est également stoppée ou a ralenti très nettement pendant le confinement, nous avons repris avec quand même quelques contraintes", explique le magistrat.
A cette pile de dossiers s’ajoutent les dossiers liés de la délinquance depuis le déconfinement : les délits routiers et violences conjugales s’accumulent. "Toutes les semaines on juge 3,4,5 affaires de violences conjugales dans des contextes extrêmemnt difficiles", assure Éric Tuffery, procureur de la République au TGI de Saint-Denis.
Le tribunal s’organise en composant avec les règles de distanciation sociale. Les justiciables et les avocats ne sont pas les bienvenus dans toutes les salles d’audience, ce qui oblige les robes noires à s’adapter. "Ca reste insatisfaisant puisqu’on ne peut pas aller à toutes les audiences", témoigne Guillaume de Géry, bâtonnier du barreau de Saint-Denis. "Pour certaines on exige qu’un seul avocat représente le client, les affaires ne peuvent pas être plaidées systématiquement, ça reste difficile, précaire, mais on arrive petit à petit à réinvestir le tribunal".
Du plexiglas doit être installé dans les salles d’audiences dans les prochains jours, et les visioconférences restent largement utilisées.