VALINCO/SIPA
Le tribunal judiciaire de Paris a rendu son jugement ce lundi, dans l’affaire du scandale sanitaire du Mediator. Une décision à la hauteur du scandale pour Maître Alain Antoine, avocat des victimes réunionnaises.
Le tribunal judiciaire de Paris a enfin tranché dans l’affaire du scandale sanitaire du Mediator.
Le tribunal a déclaré ce lundi les laboratoires Servier coupables de "tromperie aggravée".
Les laboratoires Servier et les six sociétés du groupe sont condamnés à une amende de 2,718 millions d’euros.
Jean-Philippe Seta, l’ex-numéro 2 de la firme et ancien bras droit de son tout-puissant dirigeant Jacques Servier, mort en 2014, a quant à lui été condamné à quatre ans de prison avec sursis et 90.600 euros d’amende.
Procès du Mediator : les laboratoires Servier reconnus coupables de "tromperie aggravée"
Maître Alain Antoine, avocat des victimes réunionnaises s’est exprimé suite à l’annonce du délibéré.
"De façon générale la décision semble être à la hauteur de ce scandale sanitaire. Le tribunal a mesuré à sa juste valeur la responsabilité des uns et des autres. On est satisfaits."
Désormais, reste à savoir à quelle hauteur les victimes réunionnaises seront indemnisées. "Mais le plus important c’est que le tribunal a déclaré la responsabilité pénale des laboratoires."
La suite, un délai de 10 jours durant lequel les laboratoires peuvent faire appel. "On pense qu’ils feront appel. On n’est pas au bout de nos peines."
Le procès pénal du Mediator a démarré en septembre 2019. Il a duré huit mois, avec une suspension durant le premier confinement.
Le tribunal a tenté de comprendre comment ce médicament, un antidiabétique largement détourné comme coupe-faim, avait pu rester commercialisé pendant des années malgré les alertes sur sa dangerosité.
Le Mediator utilisé pour traiter le diabète, a été à l’origine de nombreux décès.
Prescrit à environ 5 millions de personnes depuis 1976, ce médicament est tenu pour responsable de centaines de décès. Alors que des alertes sur sa dangerosité ont été émises dès 1995, le remède n’a été retiré du marché qu’en novembre 2009.
