Depuis le passage du cyclone Garance sur la Réunion le vendredi 28 février dernier, des milliers de foyers sont privés d’électricité. C’est le cas d’Émeline à Salazie, elle nous raconte son quotidien.
Depuis le passage du cyclone Garance le vendredi 28 février, nous vivons sans électricité. Ce qui au départ semblait être une coupure temporaire s’est transformé en une véritable épreuve d’endurance. Sans courant, nous avons dû nous adapter et trouver des solutions pour conserver un minimum de confort.
Les premières nuits, nous avons utilisé des bougies, profitant même de quelques dîners aux chandelles. L’ambiance était presque agréable, mais très vite, nous avons réalisé le danger : une simple maladresse pouvait provoquer un incendie. Nous avons donc préféré sortir nos lampes frontales à piles et une lampe à poser plus puissante, qui nous ont permis de retrouver une luminosité suffisante une fois la nuit tombée.
Sans électricité, notre plaque de cuisson électrique est hors service. Heureusement, nous avons pu utiliser un réchaud à gaz, qui nous permet de préparer nos repas au jour le jour. Pour l’eau chaude, impossible de compter sur le chauffe-eau électrique, alors nous avons adopté une solution simple mais efficace : faire chauffer de l’eau dans une marmite pour les besoins du quotidien.
Contrairement à beaucoup d’autres, nous n’avons rien eu à jeter. Anticipant la coupure prolongée, nous avions déjà réduit au maximum les stocks de nos frigos et congélateurs. Nous avons vidé progressivement ce qu’il nous restait durant les premiers jours, puis nous avons adopté un rythme d’achats quotidiens. Chaque jour, nous achetons juste de quoi manger, évitant ainsi le problème de conservation des aliments.
Sans électricité, recharger nos téléphones est devenu un défi. Heureusement, un de nos voisins, équipé d’un groupe électrogène, nous a généreusement permis de brancher nos appareils. Ce simple geste nous a permis de garder le contact avec l’extérieur, de suivre les informations et de coordonner nos besoins avec nos proches.
Aujourd’hui, plus d’une semaine après le cyclone nous attendons toujours le retour du courant. Les équipes sont à l’œuvre, mais l’incertitude reste grande. Cette situation nous rappelle combien nous sommes dépendants de l’électricité, et à quel point un simple cyclone peut chambouler notre quotidien.
En attendant, nous faisons avec les moyens du bord, en comptant sur la débrouille, l’adaptation et la solidarité pour tenir jusqu’au rétablissement du courant .