Le secteur de la Rive droite étant l’un des quartiers les plus précaires de l’île, la commune de Saint-Benoit avait sollicité l’Etat pour un nouveau conventionnement sur son Programme National de Renouvellement Urbain. Le projet s’étale sur une quinzaine d’années (2015-2025) et commence par la volonté de modifier le nom du quartier en référence à Bertrand François Mahé, comte de La Bourdonnais connu pour être un ancien colon. Zoom sur des habitants aux avis partagés.
L’impulsion pour changer le nom de la cité est venue des habitants fatigués de porter un nom représentant une idéologie colonisatrice et esclavagiste. Descendant de la noblesse bretonne, le comte de La Bourdonnais a été le premier gouverneur-général des Mascareignes de 1733 à 1747.
Explique une des habitantes interrogées. Contrairement aux autres, elle ne fait pas écho au mouvement qui avait atteint l’Afrique et même les Etats-Unis avec la volonté de déboulonner les "tirants" du passé.
Selon cette habitante, il ne faut pas changer le nom de ce quartier. En effet, les noms contiennent souvent dans leur énonciation toute la charge émotionnelle et historique d’une cité ou d’une personne. Ici, changer le nom de la ville reviendrait à "perdre [leur] identité".
nNous confie une vieille dame résidente dans le quartier. Elle explique : "I chang pas pour moin i rest pareil Si la population y veut qui change de nom pour moi y a pas de soucis mais pour moi Labourdonnais reste Labourdonnais"
Finalement, d’autres habitants intérrogés se disaient favorables. Dans l’ensemble pourtant, le projet n’avait pas l’air de rencontrer l’unanimité.