Le cirque de Cilaos, particulièrement porté sur le tourisme connaît actuellement une baisse de fréquentation qui résulte de la mise en œuvre du confinement. Les annulations en série et le manque d’affluence sur la commune des Hauts, pèsent sur la situation économique des nombreux gîtes et petits acteurs du secteur touristique.
"Cilaos enregistrait jusqu’ici et depuis un an et demi, des records d’affluence : les Réunionnais se rendent beaucoup à Cilaos, parce qu’ils ne peuvent pas voyager et que le lieu est fort attractif pour changer d’air", indique Frédéric Ségart, 2e adjoint en charge des affaires économiques et du tourisme à Cilaos.
A l’issue des annonces du Préfet le 29 juillet dernier, les annulations se sont enchaînées dans les lieux touristiques de la commune.
Lui-même gîteur et anciennement président des gîtes de France, Frédéric Ségart connaît particulièrement la problématique :
"Dans les deux jours qui ont suivi les annonces du préfet, j’ai perdu la quasi-totalité de mes réservations jusqu’au 15 août. Une ou deux sont maintenus parce que les clients ne peuvent aller ailleurs, par dépit".
Sur ce petit gîte, cela représente plusieurs milliers d’euros de perte, un constat qui en dit long pour les autres professionnels du cirque. Selon les estimations de l’élu, la perte économique à Cilaos équivaut déjà à 50% à 60% du chiffre d’affaires du mois d’août.
La situation économique est "catastrophique, alerte-il. C’est l’équivalent d’un cyclone. C’est une catastrophe économique". Selon lui, les mesures de confinement et de couvre-feu ne sont pas une solution pérenne. Il opte pour un dépistage massif de la population :
"Il y a un frein à une épidémie c’est tester, tester, tester, par tous les moyens, isoler et traiter. C’est cela qui freine une épidémie. Aujourd’hui, il n’y a pas de mesure active, ce ne sont que des mesures passives".
Certains gîtes et autres activités touristiques du cirque restent ouverts "ce qui correspond à 20 ou 30% tout au plus, des réservations. Les gens viennent, mais les restaurants vont être fermés, quelques-uns vont faire des plats à emporter, mais leur séjour ne sera pas du tout optimal. C’est de la débrouille".
L’association des acteurs économiques de Cilaos s’est réunie ce lundi pour échanger sur le devenir de cette saison touristique chaotique. Celle-ci s’était créée lors du passage du cyclone Fakir, qui avait occasionné de nombreux dégâts en 2018 dans le cirque.
Aujourd’hui, de nouveau rassemblés, les professionnels du cirque demandent la levée de cet "enfermement économique sur Cilaos".
L’idée que Cilaosaà l’habitude de surmonter des crises est purement théorique selon l’élu. A chaque fois, ce sont des activités qui meurent, avant d’être reprises explique t-il :
"Cilaos mue régulièrement au rythme des crises. Ceux qui meurent économiquement maintenant vont disparaître, quelqu’un d’autre va reprendre. Des drames humains se jouent, ils sont multiples, on les ignore. On se dit : ils en ont vu d’autres. Non. Ce ne sont pas les mêmes qui en n’ont vu d’autres, il n’y a que quelques piliers ancrés. Nous avons beaucoup de très petits acteurs".
La position de Frédéric Ségart et de l’association des acteurs économiques de Cilaos est claire : "il faut inviter tous les Réunionnais à se faire tester gratuitement, effectuer des tests à l’aéroport, et laisser les professionnels travailler librement avec les protocoles sanitaires, qui ont fait leurs preuves".
Pour rappel, l’échange hebdomadaire entre le préfet et les maires sur la gestion de la crise se tient ce mercredi après-midi.