Le rêve d’une vie, mais les années d’attente sont aujourd’hui bien trop longues pour les dizaines de familles qui avaient confié leur projet de maison à Bourbon Bois. Entre malfaçons et chantiers en souffrance, l’entreprise historique n’en est pas à ses premières difficultés. L’arrivée d’une repreneuse en 2019 n’a finalement rien arrangé. Les clients lésés dans leurs démarches sont aujourd’hui dans l’impasse.
Des centaines de chantiers laissés en suspens un peu partout sur l’île. En février dernier l’entreprise Bourbon Bois est rachetée par une certaine Morgane Osta Amigo, qui promet de la remettre à flot. Des apparitions médiatisées, des événements, la repreneuse fait tout pour attirer de nouveaux clients.
Cependant, quelques mois après, c’est la désillusion, les chantiers prennent du retard, les constructions ne sont pas aux normes, les matériaux ne sont pas les bons. À la Rivière des Galets, Juliana attend toujours sa maison qui devait être terminée depuis 2020, une maison qui coûte plus de 117 000 euros. Après plusieurs plaintes, rien n’a changé.
"Le parquet est abîmé qu’est ce que je vais faire avec ça ? J’ai déposé une plainte auprès du procureur de Saint-Pierre, j’ai été reçu, j’ai expliqué ma situation, mais je n’ai pas eu de nouvelles. La mairie est censée nous soutenir, mais je ne vois pas le résultat, je n’ai toujours pas ma maison".
Pour Marie-Christine c’est la même chose. Inondations, fuites, la maison n’est pas aux normes, cela fait pratiquement 10 ans qu’elle attend. "On m’avait promis une maison de rêve, mais c’est un cauchemar. Au lieu de me donner une maison en bois et béton, c’est une maison en tôle et en bois. On attendait cette maison avec impatience, mais elle n’arrive toujours pas".
Bourbon Bois est actuellement en procédure de liquidation judiciaire, certaines entreprises comme Habitea, spécialisées dans la vente et la construction de maisons individuelles, ont fait une offre de rachat. "On avait été contacté par les services de l’État pour reprendre les chantiers sociaux qui n’étaient pas réalisés et qui durent depuis un moment, pour essayer de terminer au plus vite les logements de ces familles qui attendent", explique Abdoullah Ravate, président d’Habitea.
Contactée, Morgane Osta Amigo n’a pas répondu à nos sollicitations. Elle se trouverait au Portugal où elle développerait une activité d’art et de bien être. Le mardi 11 février, le tribunal de commerce de Saint-Pierre devrait acter la liquidation judiciaire. Les familles gardent espoir de voir le chantier de leur maison enfin se terminer.