Chloé est une jeune mère de famille âgée de 31 ans. Le 13 novembre 2023, elle a subi une hystérectomie. Atteinte d’endométriose puis du Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), elle raconte son parcours.
La jeune femme a connu des règles très douloureuses dans sa jeunesse. "Depuis mes premières règles, j’ai toujours eu des menstruations abondantes et douloureuses. Adolescente, les médecins expliquaient cela par mon poids, bien que je n’avais qu’une dizaine de kilos au-dessus de la moyenne. Comme beaucoup de jeunes femmes, j’ai commencé à prendre la pilule. Mais si elle masquait légèrement les symptômes, elle n’a jamais réglé le problème de fond : mes règles restaient abondantes et douloureuses".
La douleur n’est jamais partie. "J’ai la joie d’accueillir ma première fille, un cadeau inespéré pour moi qui pensais ne pas pouvoir devenir maman. Mais les douleurs sont revenues, encore plus intenses après la naissance de mon fils – un petit miracle, arrivé de façon inattendue", poursuit-elle.
Des douleurs qui persistent
Après cette deuxième grossesse, ses règles et les douleurs ont empiré. "Les gynécologues se voulaient rassurants, me disant que c’était « normal ». Jusqu’au jour où mes douleurs ont commencé à ressembler à une sciatique, ce qui a compliqué les diagnostics".
Pour elle, se sentir seule face à cette souffrance a été une épreuve. Après avoir changé de spécialiste, et passé de nouveaux examens il s’est avéré qu’elle avait de adénomyose et l’endométriose.
Une première intervention a été tentée pour stopper ses règles, mais sans succès. Trois semaines après, elle a fait une hémorragie. "Désespérée, j’ai demandé à ma gynécologue de pratiquer une hystérectomie. Je ne pouvais plus vivre normalement. Sortir, jouer avec mes enfants, tout était devenu impossible. Chaque jour, je devais prendre du Tramadol, des antidouleurs, des anti-inflammatoires, et je passais mon temps à dormir".
"J’ai supplié ma gynécologue d’accepter l’opération, même si, au fond de moi, j’avais encore ce petit désir d’avoir un dernier enfant. Elle a compris ma détresse et a accepté. Aujourd’hui, je la remercie pour ce geste qui a changé ma vie."
Pourtant, un autre diagnostic est venu après tout cela : le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). "Ce syndrome est peu suivi, et bien que je n’ai plus de règles, mon cycle continue, accompagné de violentes douleurs ovariennes. Deux solutions s’offraient à moi : retirer mes ovaires, ce qui me semblait impensable, mais refusé aussi par mon gynécologue, ou reprendre la pilule, ce petit médicament qui détruit de l’intérieur. J’ai refusé ses deux options".
Après ce parcours, elle continue de s’informer et d’échanger avec ceux qui vivent avec ces maladies. "Je profite de chaque moment, consciente que les mauvais jours peuvent revenir, mais décidée à savourer les bons tant qu’ils sont là".
Elle tient également à faire passer un message : "L’endométriose est une douleur silencieuse, une épreuve invisible qui forge une force que seuls ceux qui la connaissent peuvent comprendre. Chaque jour est une victoire, un pas courageux au-delà de la douleur".