Le boom de la chirurgie esthétique avec une immersion dans un cabinet spécialisé. C’est une pratique qui se développe depuis plusieurs années. Culte du corps oblige, la demande augmente de 10 % par an sur le plan national. A La Réunion, une dizaine de praticiens exercent. Pas seulement pour embellir, parfois aussi pour réparer des malformations, lésions cutanées ou blessures dues aux accidents.
Marie-Mimose s’apprête à subir une intervention chirurgicale pour se faire enlever deux lésions cutanées, au niveau du nez et du menton ; le type de lésion peut être cancérigène. Le soleil et le vieillissement de la peau provoquent leur apparition.
Après avoir enlevé le morceau de peau touchée par la lésion, le chirurgien recoud la plaie. "Le visage est une zone qui cicatrice assez bien", indique le Dr Noël Warren, chirurgien plasticien.
Marie-Mimose découvre la chirurgie réparatrice pour la première fois. "Je suis partie chez le dermato et on m’a diagnostiqué une petite lésion, donc il fallait enlever. J’étais beaucoup stressée, j’avais peur, mais ça n’a pas fait mal du tout."
C’est l’une des interventions les plus courantes pratiquées par le docteur Noël. "Très simplement, sans anesthésie générale, pour le patient c’est agréable de le faire au cabinet."
En comptant les années de médecine et d’internat, 13 ans d’études après le Bac sont nécessaires pour devenir chirurgien plasticien. Un métier de passion qui ne se choisit pas par hasard. "J’ai toujours été très manuel, attiré par le dessin, vers les arts plastiques. J’ai surtout rencontré des gens qui m’ont donné envie de faire de la chirurgie à Strasbourg où j’étais étudiant et surtout dans une émission à Madagascar où j’ai assisté à de la chirurgie réparatrice de bec de lièvre", développe le chirurgien plasticien.
Anne-Laure se renseigne pour un acte de chirurgie esthétique. Depuis trois ans, elle envisage de se faire opérer du nez.
"Je veux surtout que ça soit discret et puis dans le milieu professionnel on n’a pas envie que ça soit trop voyant. Quand on parle de chirurgie esthétique ont peut faire des légères modifications, je ne veux pas avoir mal. »
Le chirurgien prend des photos de la jeune femme et lui montre une simulation. Bien comprendre les demandes des patients c’est la principale difficulté de la profession.
"Il faut vraiment savoir dépister les patients que l’on pourra aider de ceux que l’on ne pourra pas aider. Avec le temps, on apprend à refuser l’intervention et à dire non, car on sait que c’est un patient que l’on ne pourra pas satisfaire."
Anne-Laure se laisse le temps de réfléchir. Elle doit être sûre de son choix. Il faut quand même compter entre 3 500 et 4 000 euros pour ce type d’intervention.