Antenne Réunion
Les chasseurs de tangues sont en colère. Ils se sont réunis dimanche matin au centre de formation du permis de chasser à l’Etang-Salé, pour tirer la sonnette d’alarme et demander davantage de contrôles et des sanctions plus sévères.
Le tangue très convoité est victime de braconnage à l’approche de la Fèt kaf. De nombreux braconniers revendent leur butin sur les réseaux sociaux. Des annonces par dizaines qui ne font que mettre en colère les chasseurs Réunionnais.
La période de la chasse tangue se fait du 15 février au 15 avril et sa vente se tient les deux semaines suivantes. "Nous les chasseurs, on respecte la réglementation, on a notre permis, on paye des cotisations. On voit que quand la chasse est ouverte, il n’y a plus rien dans la forêt. C’est la période cruciale pour que le tangue se reproduise, c’est à ce moment que les braconniers vont en prendre un maximum pour les revendre. C’est devenu un commerce. Le tangue est devenu un carry de luxe", explique Patrick Gastrin, Administrateur de la Fédération Départementale des Chasseurs de La Réunion - Référent Chasse Tangue.
La fédération départementale des chasseurs de tangues de La Réunion déplore un manque de sanction, de contrôle et pointe du doigt des braconniers aux méthodes dramatiques.
"Pourquoi payer s’il y a une impunité et que les braconniers peuvent prélever tout ce qu’ils veulent sans sanction ? Par rapport à ce que peut rapporter les tangues, les amendes mises en place font misères", regrette Patrick Beaudron, Président de la Fédération Départementale des Chasseurs de La Réunion.
Les chasseurs craignent que le tangue, espèce reconnue pour son fort taux de reproduction, ne disparaisse.
"Il est difficile de dire si le braconnage augmente. C’est une pratique non officielle donc à partir de là nous n’avons que très peu d’indicateurs. En 2016, le nombre moyen de tangues prélevé par action de chasse était de 13. Aujourd’hui il est de 9, soit une baisse d’un tiers", explique Emmanuel Braun, directeur adjoint de la DEAL.
Les agents en charge de la police de la chasse sont les mêmes qui travaillent à la police de l’environnent. Ils sont une douzaine pour l’ensemble du territoire réunionnais. Les chasseurs espèrent une augmentation des contrôles et des sanctions plus dissuasives.
Ils comptent interpeller les sénateurs réunionnais et n’excluent pas de manifester si aucune mesure n’est prise.