La Chambre d’Agriculture de La Réunion expérimente d’autres alternatives pour lutter contre les méfaits de l’utilisation de l’herbicide chimique controversé qu’est le glyphosate.
Afin de réduire l’impact nocif de l’utilisation des produits phytosanitaires dans les cultures de La Réunion, la Chambre d’Agriculture et le Cirad publient un nouveau guide pour sensibiliser à l’intérêt d’avoir recours aux auxilières qui s’attaquent aux ravageurs des cultures : "Reconnaître et favoriser les auxiliaires des cultures à La Réunion".
Ces spécialistes secouent les branches de cet arbre à la recherche d’un auxiliaire. Après quelques secondes, le résultat ne se fait pas attendre avec l’arrivée d’une coccinelle.
"Elle est très utile car elle va aller se nourrir de pucerons, de cochenilles. La coccinelle va aider l’agriculteur à ne pas avoir de nuisibles sur sa culture", met en avant Didier Vincenot, ingénieur agronome à la Chambre d’Agriculture.
Insectes, araignées, acariens, les auxiliaires sont des régulateurs naturels des nuisibles et permettent d’éviter l’utilisation des pesticides. Et pour voir proliférer ces petites bêtes, elles adorent être dorlotées, comme l’indique Jean-Philippe Deguine, entomologiste et agroécologiste.
"Il faut bien sûr arrêter les pesticides, mais surtout leur donner des conditions favorables à leur développement. Et notamment en leur donnant leurs habitats préférentiels, comme des plantes naturellement présentes, soit que l’on ajoute, comme des fleurs, en permettant d’avoir du nectar pour certains insectes."
Une alternative qui "s’inscrit au coeur du plan Ecophyto II". L’objectif affiché par la Chambre Verte : "Privilégier l’agroecologie afin de produire mieux en respectant l’environnement".
Tous ces bons gestes à adopter sont repris dans un nouvel ouvrage sorti ce jeudi 22 août. Les agriculteurs peuvent se le procurer auprès de la Chambre d’Agriculture. Pour une parution grand public, il faudra patienter jusqu’en 2021. Une technique qui n’a rien de farfelue et a déjà fait ses preuves à La Réunion, comme le confirme l’entomologiste et agroécologiste.
L’efficacité de cet herbicide est redoutable, à tel point qu’il est le plus utilisé dans le monde. En revanche, la multiplication des études, qui se contredisent parfois sur sa dangerosité posent question.
"Pour le chouchou, qui était une culture en voie de disparition il y a une dizaine d’années, était traitée massivement avec des insecticides. A présent, 2/3 des surfaces de production qui sont désormais sans traitement."