Antenne Réunion
Dans un communiqué, le président de la CGPER, Jean Michel Moutama, s’inquiète des discussions autour d’un accord commercial entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique australe. Il dénonce le manque de représentants réunionnais lors de celles-ci, et se demande si "les agriculteurs réunionnais seront entendus ?"
Actuellement se tient une réunion à Madagascar sur l’accord de partenariat économique intérimaire UE-AfOA signé par l’Union européenne, les Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles et le Zimbabwe. Les discussions portent sur la facilitation des échanges commerciaux, l’agriculture et les normes sanitaires et phytosanitaires.
La CGPER fait part de son inquiétude. En effet, personne à La Réunion n’a communiqué sur cet événement. De plus, c’est l’ambassadrice de l’Union européenne à Madagascar, Isabelle Delattre Burger, qui va parler au nom de La Réunion, car nous sommes une région de l’UE.
Les agriculteurs réunionnais sont pourtant les premiers concernés par ces discussions. La Réunion est en effet la région européenne la plus proche de ces pays.
La CGPER interpelle la Chambre d’Agriculture, l’État, les députés européens et la Région : les intérêts de nos agriculteurs seront-ils pris en compte ? Les négociateurs de l’Europe ont-ils bien conscience des conséquences d’une ouverture totale du marché à des produits qui entreront en concurrence frontale avec la production locale ? Des discussions avec l’Europe ont-elles eu lieu à ce sujet ? Quel est le rôle de la COI, dont le secrétaire est un Réunionnais, dans cette affaire ? Quelles sont les garanties dont nos agriculteurs peuvent bénéficier ?
Sachant que le Groupe Bernard Hayot a d’importants intérêts à Madagascar depuis qu’il a racheté Vindémia, n’est-ce pas le risque de voir les produits des pays de la zone inonder le marché réunionnais avec des conséquences économiques et sociales dramatiques à prévoir ?
Les agriculteurs réunionnais refusent d’être les variables d’ajustement d’un accord commercial entre l’Union européenne et les pays de la région. Pour la CGPER, ceci montre la nécessité que des représentants de La Réunion puissent participer à ce genre de discussion afin d’être sûr que nos revendications puissent être prises en compte.