Crise requin, Dengue, Chikungunya, Covid-19... Retour sur ces crises qui ont bouleversé le quotidien des Réunionnais ces dernières décennies.
Depuis plus d’un an, l’île doit faire face à la crise sanitaire liée au coronavirus.
Cette épidémie, dont le premier cas recensé sur l’île remonte à mars 2020, n’est pas la seule crise que les Réunionnais ont dû traverser ces dernières décennies. Chikungunya, dengue ou encore attaques de requin, à chaque crise, ce sont de nombreux secteurs sanitaires, économiques, politiques et financiers qui sont mis à mal.
En parallèle de la crise Covid, l’île doit faire face à l’épidémie de dengue qui sévit aux quatre coins de l’île.
Chaque année, malgré les préconisations sanitaires, le virus de la dengue frappe l’île et tue au sein de la population réunionnaise. En 2021, ce sont ainsi 15 décès directement liés à ce virus qui sont à déplorer depuis le 1er janvier. La présence du virus entraîne également une forte occupation des services hospitaliers, soit près de 4 000 passages aux urgences cette même année et 731 hospitalisations.
Aujourd’hui encore, l’épidémie se poursuit. Le dernier bilan de l’ARS, le 21 juillet dernier, fait état de 367 cas, recensés partout sur l’île.
Les malades souffrent de forte fièvre, maux de tête, fatigue, éruption cutanée, douleurs au niveau des articulations ou des muscles qui peuvent se compliquer d’un syndrome hémorragique. Les formes graves de dengue touchent tous les âges et surviennent aussi bien chez des personnes en bonne santé que chez des personnes qui présentent des pathologies.
Le 17 novembre 2018, les Gilets jaunes arrivent sur le devant de la scène, aussi bien en Métropole qu’à La Réunion. Le mouvement de protestation s’incrit dans un premier temps contre la hausse des prix du carburant automobile avant de s’élargir aux difficultés économiques : manque de pouvoir d’achat, suppression de l’ISF, demande de référendum d’initiative populaire)
Le 17 novembre 2018, une vingtaine de barrages se mettent en place à La Réunion. D’abord bon enfant, l’ambiance se tend, et le ton monte peu à peu, l’île s’embrase.
Pour venir à la rencontre de la population, Annick Girardin fera le déplacement.
La venue de l’ancienne ministre des Outre-mer, le 28 novembre, permettra enfin d’apaiser une situation paralysée.
Les symptômes de la dengue et son mode de transmission ne sont pas sans rappeler ceux du Chikungunya. Les moustiques de la famille Aedes albopictus, sont également responsables d’une autre épidémie, celle du Chikungunya. Le moustique tigre, porteur du virus du "chik" touche de plein fouet l’île en 2005.
Le 22 février 2005 avec le premier cas enregistré à La Réunion et très vite le nombre d’infections augmente. Près d’un an plus tard, l’épidémie atteint un stade très important : jusqu’à plus de 30 000 cas de Chikungunya à La Réunion. Fièvre, courbatures et éruptions cutanées, les symptômes liés au virus clouent les malades au lit durant plusieurs jours. Et certains maux persistent plusieurs années. La peur s’installe au sein de la population et les arrêts maladie se multiplient. En janvier 2006, 10 000 employés ne peuvent plus se rendre au travail à cause du virus.
Le secteur du tourisme compte parmi les plus impactés. L’île enregistre une baisse de la fréquentation touristique et 470 emplois sont perdus. La Réunion gardera longtemps après la fin de l’épidémie des séquelles économiques.
Au total, 34% de la population aurait contracté le Chikungunya. La Réunion déplore alors 258 morts.
Si elle n’est pas sanitaire, une autre crise a violemment marqué les mémoires à La Réunion. Il y a dix ans, l’île est concernée par plusieurs attaques de requins. La série noire débute en 2011, lorsqu’un touriste a été attaqué au large de Grand Fond par un squale. Ce sont 26 autres attaques qui suivront, dont 5 de 2011 à 2013. Depuis, face à la recrudescence des attaques, l’accès à l’océan et à la baignade est restreint dans le département.
La crise requins fait écho au-delà des frontières de l’île, les enjeux sont humains, politiques et financiers. Depuis mai 2019, aucune attaque de requin n’a été signalée, en revanche, les signalements de squales aux abords de nos côtes continuent.
Malades, morts, saturation des services de santé, fermeture temporaire d’établissements et cessation d’activités, d’une crise à l’autre, et parfois même simultanément, La Réunion est considérablement amoindrie, et les séquelles sont encore palpables des années après leur passage. Actuellement, la crise sanitaire liée au coronavirus bouleverse la quasi-totalité des secteurs d’activité de l’île, tandis que la flambée épidémique se poursuit.