Pour pallier les difficultés d’obtention des certificats de décès, le Gouvernement avait proposé que les médecins retraités et les étudiants de 3e cycle puis remplir le certificat. Mais la députée Ericka Bareigts estime qu’il ne s’agit pas d’une proposition pertinente.
"Il y a quelques mois, la mutualité de La Réunion avait lancé une pétition alertant l’Etat et l’ARS sur les difficultés rencontrées par de très nombreuses familles réunionnaises pour faire établir, dans des délais raisonnables, les certificats de décès. Cette pétition
avait alors recueilli plus de 18 000 signatures en quelques jours dont celle de la députée Éricka Bareigts qui estimait que “ces situations ajoutent de la souffrance à la douleur liées à la perte d’un proche”.
La semaine dernière en commission des affaires sociales, avec d’autres députés, Éricka Bareigts proposait d’ouvrir la délivrance des certificats de décès aux infirmières. La ministre de la santé s’était engagée à proposer une solution en séance.
Ce mercredi 20 mars en séance publique, plusieurs députés se sont prononcés sur ce sujet. “Dans les désert médicaux, même les morts attendent le médecin”, “l’inégalité d’accès aux soins se prolonge après la mort”. Pourtant, la ministre Agnès Buzyn n’a pas été, du
point de vue de la députée réunionnaise et de certains de ses collègues, à la hauteur des situations que rencontrent les familles concernées.
En effet, la majorité a proposé et adopté en séance un amendement afin que les médecins retraités et les étudiants de 3e cycle puissent remplir le certificat de décès. Cette proposition n’a pas satisfait une partie des députés LREM, la jugeant en-dessous de la réponse attendue.
Cette proposition ne satisfait pas non plus la députée Éricka BAREIGTS. Alors que des alternatives plus pertinentes pouvaient être débattues voire adoptées, le gouvernement et la majorité se sont contentés d’une solution en l’état qui ne satisfera très probablement, à La Réunion comme sur de nombreux autres territoires, que trop peu de familles, d’autant plus que nous n’avons pas de précisions sur les effectifs d’étudiants et de médecins à la retraite disponibles. Suscitant une division au sein de la majorité, et après nos interventions, la ministre a indiqué que des propositions
supplémentaires spécifiques pourraient être étudiées prochainement notamment pour les territoires ultramarins.
La députée indique qu’elle restera “attentive à l’évolution du projet de loi au Sénat et en seconde lecture à l’Assemblée nationales sur les solutions apportées à ces situations insupportables et interpellera la ministre de la santé sur ce sujet, autant de fois qu’il le faudra”.