Dans l’Est, la question du rejet des eaux de la centrale hydraulique de Sainte-Rose fait causer ! L’eau de La Rivière de l’Est passe par l’usine avant d’être rejetée dans l’océan. Alors pourquoi ne pas la récupérer pour alimenter les communes ? Est-ce possible concrètement ? Que disent les élus ?
De l’eau déversée dans l’Océan en pleine sécheresse historique. Le maire de Sainte-Rose Michel Vergoz pointe du doigt la centrale hydraulique alors que certaines communes dans l’est manquent d’eau quotidiennement. "Il est à craindre que ces millions de mètres cubes d’eau jetés à la mer, de façon continue depuis plus de 40 ans, finissent par être assimilés à une provocation. (...) Je préfère des solutions concrètes plutôt qu’une "enquête parlementaire"", affirme le maire de la commune.
C’est la plus grosse centrale hydrolique de l’île. Elle produit 1/7e du total du réseau réunionnais. Les eaux sont ensuite rejetées dans l’Océan. Tandis que le lit de la rivière de l’est lui est presque à sec.
Le captage est fait à la rivière des marsouins et l’électricité est produite grâce à la puissance des eaux. Au lieu d’être déversées peuvent-elles être réutilisées ? Aimé travaillait à la centrale jusqu’en 2007. "Aujourd’hui je pense que si c’était à refaire je pense que les communes autour auraient demandé que les turbines soient 100 m plus haut. Ca aurait fait un bassin et on aurait pu avoir une pente d’écoulement pour aller d’un côté ou d’un autre de l’île."
Michel est directeur de travaux sous marins de l’Océan-Indien et connaît bien le système. "Pour produire de l’électricité dont on a tous besoin malheureusement il faut gaspiller de l’eau. L’eau est stockée dans 4 citernes qui se trouvent dans les hauts de Sainte-Rose, turbiner aux heures creuses et aux heures pleines, fabriquer de l’électricité et malheureusement cette eau est difficilement récupérable. Il faudrait installer dans les bassins d’évacuations des pompages qui vont justement gaspiller de l’électricité mais récupérer de l’eau pour les renvoyer dans les circuits d’évacuations."
Le président de la Cirest Patrice Selly a évoqué le sujet du rejet d’eau de la centrale hydrolique. "On a des élus qui sont de responsabiliés dont Monsieur Bédier depuis 20 ans, 25 ans et qui ne se sont jamais aperçu que dans l’est il y a une perte d’eau faramineuses qui pourrait être réutilisé. Effectivement, il y a peut-être une piste à creuser sur laquelle la Cirest va pouvoir travailler"
Contactée par la rédaction, la préfecture estime qu’en l’état cette eau ne peut être revalorisée. "Le point de rejet est très bas au niveau de l’océan, sans latitude en termes d’installation, la récupération de cette eau impliquerait de remonter l’eau en altitude pour l’injecter dans le réseau collectif. Cela semble, à court terme, contre-productif".
La centrale de Sainte Rose produit près de 2/3 de la production hydroélectrique de La Réunion.