Le samedi 1er octobre 2022, le JIR était introuvable en version papier dans les kiosques de l’île. En cause, la grève du personnel de l’imprimerie d’Alfred Chane Pane, ICP Roto, faite par solidarité avec son patron suite à un édito du président du JIR l’incriminant. Ce mercredi, l’affaire est présentée devant la Cour d’appel de Saint-Denis.
Tout commence en octobre 2022, à la suite d’un édito de Jacques Tillier, président du JIR, visant l’imprimeur du journal Alfred Chane Pane. Par solidarité avec leur patron, les salariés de l’imprimerie ICP Roto décident, le 1er octobre, de faire grève et de ne pas sortir l’édition quotidienne du Journal de l’île plusieurs jours durant. S’en suit alors un bras de fer judiciaire, dont le dénouement se tient ce mercredi 16 novembre, à la Cour d’appel de Saint-Denis.
Le président et directeur général du JIR dénonçait alors une grave atteinte à la liberté de la presse, contraignant ses équipes à informer à travers la version numérique du journal et les réseaux sociaux uniquement. Face à cette censure et le caractère inédit de la situation, les journalistes du JIR sommaient Alfred Chane Pane d’honorer son contrat le liant au Journal de l’île et d’ainsi "reprendre immédiatement" l’impression du quotidien. Ces derniers mettaient également en avant les 100 salariés du journal, dont certains se trouvaient menacés de perdre leur emploi.
La bataille judiciaire était alors lancée. Faisant jouer les clauses des contrats les reliant, les avocats du JIR ont obtenu gain de cause le jeudi 6 octobre dernier. Le tribunal de commerce avait en effet obligé Alfred Chane Pane à imprimer de nouveau le journal, sous peine d’une amende de 200 000 euros par jour de non édition. Les avocats du PDG, quant à eux, avaient alors fait appel de cette décision. L’impression du JIR avait repris dès le 7 octobre.
Ce mercredi, le journal et son imprimeur était de nouveau devant la justice à la cour d’appel. La décision du tribunal sera finalement rendue le 16 décembre prochain. De son côté, l’avocat d’Alfred Chane Pane, l’imprimeur, a fait part du fait que les rotativistes pourraient changer leurs horaires d’impression du JIR en les avançant à 17 h au lieu d’1h30 du matin. Ils pourraient également ne plus imprimer le journal les week-end, ce qui représenterait une contrainte de taille pour le journal. "Ce serait problématique parce que le journal serait livré l’après-midi au lieu du matin, ce qui, en terme d’information, est compliqué", commente Driss Falih, avocat de Les avocats du JIR n’ont pas encore réagit à cette annonce.
Juliette Boffy
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