Ramou et Rouben, deux frères originaires de Saint-Louis, entament ce mercredi la troisième journée de leur procession du Cavadee. COVID-19 oblige, ils ne transpercent pas leur corps d’aiguilles en argent. Rencontrés par l’équipe de LINFO.re à Saint-Paul, ils expliquent la raison qui les a poussés à faire un tour de l’île à la marche sur une période de 10 jours.
Une vingtaine de kilomètres par jour. C’est ce qui attend Rouben et Ramou, deux frères qui ont débuté leur procession à Saint-Louis, lundi. Rejoints par Cédric à Saint-Leu, les trois hommes devraient boucler un tour de l’île à la marche en 10 jours.
Le Cavadee est considéré comme l’une des cérémonies les plus importantes dans la religion tamoule à La Réunion. Elle se caractérise par une grande procession par des fidèles, ils sont souvent percés sur le corps (dans la bouche, le dos, les bras etc.).
La fête du Cavadee dédié au Seigneur Muruga, est une fête qui est marquée par 10 jours de prière. Le premier jour est symbolisé par la montée du Cody (pavillon au ciel) et généralement le Kanganam Kattu (Amare Carpe) des dévots qui représentent leur attachement au Seigneur Muruga.
Cette année, en raison de la crise sanitaire, les trois pénitents ne transpercent pas leurs corps avec des aiguilles d’argent. Mais la procession permet au trio d’expier ses fautes et de surtout lâcher prise.
Lors du passage de LINFO.re à Saint-Paul, Ramou portait le Cavadee sur ses épaules. Le Cavadee symbolise la montagne sacrée portée par l’un des dévots du dieu tamoul Muruga. "La montagne présente notre orgueil. Donc, en la portant, on s’en débarrasse", explique Ramou. "C’est vrai qu’elle est lourde. Mais en priant, en méditant, ça s’apaise en pensant à Mourouga."
Son frère Rouben participe également au rituel de purification. Il profite du Cavadee pour méditer et faire le tri dans ses pensées. "Le Cavadee pour moi, c’est toute cette pensée qui est lourde comme une montagne et c’est tout ça qu’on doit déposer au pied de dieu. Tout ça pour arriver à un seul point : la concentration."
"L’idée est de se purifier et de se dépasser. Parfois, on voit des pénitents avec des aiguilles. Ça représente la concentration et, symboliquement, transpercer ce qui est mauvais en nous", lance pour sa part Cédric.
Des prières et des offrandes rythment chaque étape du périple spirituel. La cérémonie a lieu 6 fois dans l’année pendant 10 jours.