C’est une véritable catastrophe qui frappe Maurice. Une marée noire d’une grande ampleur.
Un vraquier s’est échoué sur la barrière de corail au sud de l’île Maurice depuis le samedi 25 juillet 2020, avec en cale 4 000 tonnes de produits pétroliers.
Nous nous sommes tous inquiétés dès le 1er jour des risques pour l’environnement de l’île sœur, mais il s’agissait pas de faire preuve d’ingérence, d’autant que les autorités locales ont fait état d’une situation sous contrôle, avec surveillance et mise en œuvre de moyens antipollution.
Nous avons donc suivi d’un œil plutôt rassuré, même si nous sommes en hiver avec des houles fréquentes et massives, et que les délais commençaient à faire long.
Les dernières nouvelles du 4 août, 10 jours après l’échouage, faisaient état d’une société néerlandaise spécialisée arrivé sur place, ainsi que de deux remorqueurs. La situation semblait encore bien gérée, même si du fait des conditions météos difficiles dans cette zone, le sauvetage du navire n’était pas prévu avant encore plusieurs semaines. L’alarmisme n’était pas de mise, mais n’y avait-il pas aussi en attendant la possibilité de tenter de pomper le pétrole dans ce bateau, pour anticiper une éventuelle aggravation de la situation ?
Et d’un coup, depuis mercredi 5 août, une brèche a commencé à laisser échapper les hydrocarbures, qui se sont rapidement propagés à l’extérieur et à l’intérieur du splendide lagon mauricien. Ces images de littoral souillé et de sauveteurs englués rappellent aux moins jeunes d’entre nous nos pires angoisses écologiques des années 80, concentrées à l’époque sur les marées noires. Un risque écologique que les O.N.G., souvent financées par des groupes pétroliers, nous ont fait progressivement oublier, au profit de « la pêche », diabolisée à la place au titre de « principale menace écologique » pour les océans. Cet événement nous rappelle aujourd’hui à quel point les énergies fossiles peuvent être préjudiciables pour l’environnement, avec comme dans le cas présent un impact écologique instantané, d’ailleurs bien plus fort que celui cumulé de générations de communautés de pêcheurs traditionnels, désormais privés de ressources pour longtemps dans ce secteur.
En attendant, nous ne pouvons plus fermer les yeux, à espérer simplement que le courant épargnera les côtes réunionnaises. Nous devons être solidaires avec l’île Maurice qui traverse une crise sanitaire avec un impact économique et humain sans précédent, étant privée de tourisme depuis six mois, sa principale source de revenus. Ce pays indépendant n’a pas la chance comme nous à la Réunion de bénéficier du soutien de la France, qui nous aide à chaque fois, et comme en ce moment, à traverser nos difficultés.
Il est désormais du devoir des institutions locales et du gouvernement français, à 15 jours de la visite du ministre de l’outre-mer, d’organiser au plus vite la solidarité, tout en mettant les moyens disponibles notamment antipollution au service des autorités mauriciennes.
Il n’est peut-être pas trop tard pour tenter de pomper le plus gros du stock d’hydrocarbure encore en cuve, en attendant les tentatives de remorquage.
Il n’est peut-être pas trop tard pour tenter de limiter l’impact sur la biodiversité fragile du lagon, qui quoi qu’il arrive désormais mettra des années à s’en remettre.
Décidemment cette année 2020 sera à marquer d’une pierre noire. Catastrophe sanitaire avec le covid-19 ; catastrophique écologique à 2 pas de chez nous.
L’écosystème du lagon mauricien va subir des dégâts considérables, selon les spécialistes et les associations de protection de l’environnement.
Des hydrocarbures s’échappent du vraquier WAKASHIO qui s’est échoué depuis le 26 juillet sur les récifs mauriciens. Un échouage qui s’est produit dans l’Océan Indien. C’est-à-dire que les récifs et l’écosystème coralliens, notre bien commun, sont en danger.
Même si les autorités, tant Françaises que Mauriciennes, se veulent rassurantes, la Réunion n’est pas à l’abri d’une pollution.
A côté de l’Etat Français, l’Etat Mauricien, les associations, la Commission de l’Océan Indien (C.O.I) doit immédiatement se mobiliser et prêter main forte.
Tous les moyens, et ils existent, doivent être mis en œuvre pour éviter le désastre écologique.