Dans un communiqué, le président de la CGPER, Jean Michel Moutama, exprime son désarroi face aux nombreux évènements qui ont troublé et troublent toujours la campagne sucrière de cette année. Après un début extrêmement en retard, des problèmes techniques et de multiples discussions, la CGPER demande une nouvelle réunion des CMU.
La campagne sucrière a débuté avec près d’un mois de retard dans le Nord. Tous nos adhérents et les agriculteurs en général savent maintenant quelles sont les responsabilités dans ce démarrage tardif.
Les industriels ont retardé la négociation de la nouvelle convention canne et même si elle se solde par une avancée jamais constaté pour le revenu du planteur, aujourd’hui, toutes ses avancées sont en train d’être perdues à cause une nouvelle fois de l’industriel.
Tous, nous le constatons, les plateformes d’usine de Bois Rouge ne tournent pas à plein :
A ce jour l’usine n’a reçu
- que 160 000 tonnes de cannes, alors qu’à la même semaine de campagne en 2021, nous avions déjà brassé près de 320 000 tonnes.
Le bassin de Beaufonds n’a broyé que 47 000 tonnes en 2022 contre 101 000 tonnes en 2021 moins de la moitié
Le bassin de Bois Rouge n’est pas plus avancé puisque ce sont seulement 58 000 tonnes, contre 109 000 tonnes
Il y a donc un vrai problème de réception des cannes dans le bassin canniers du Nord et de l’Est.
Cette situation a un impact désastreux pour les exploitations cannières. Les agriculteurs doivent en effet payer leurs ouvriers alors que leurs cannes ne peuvent être livrées et donc payées. Cela crée un décalage de trésorerie qui amène des entreprises agricoles au bord de la rupture sur le plan financier.
Téréos n’est pas sans ignorer que quand sera décidée la date de fin de campagne pour les bassins canniers relevant de l’usine de Bois Rouge, elle tombera comme un couperet. En effet, il y a fort à craindre que des milliers de tonnes de cannes ne puissent être livrées, restent donc au champ et constituent une importante perte sèche pour de nombreuses exploitations agricoles. Cela anéantirait en grande partie tous les efforts faits par tous les partenaires de la filière pour garantir aux planteurs un meilleur revenu.
Entre deux campagnes, l’ entreprise a en effet la responsabilité de réaliser investissements nécessaires dans ses usines pour notamment assurer la maintenance préventive de ses outils de transformations. Les pouvoirs publics les appuient en co-finançant ces investissements. Sauf exception, l’usine devrait donc tourner comme une horloge.
Ces pannes récurrentes amènent à se demander dans quelles conditions cette maintenance préventive a été effectuée. Il y a manifestement de grandes carences dans ce domaine, sinon l’usine de Bois-Rouge aurait traité un tonnage équivalent à celui de celle du Gol, soit 185 000 tonnes voire plus.
Cette filière repose sur le partenariat entre l’industriel, propriétaire de l’outil de transformation, et les planteurs, producteurs de la matière première à l’origine de toutes les richesses.
Si Téréos ne réagit pas pour rattraper ce retard, bientôt la pluie reviendra et nous assisterons à une véritable catastrophe économique pour les planteurs et pour la filière canne.
Que fait donc Téréos pour régler ces dysfonctionnements. Nous agriculteurs ne pouvons subir plus longtemps les problèmes internes de l’industriel.
La CGPER demande instamment une réunion des commissions mixtes d’usine pour faire le point sur ces difficultés et réclame également que Téréos remplisse les obligations qui lui incombent depuis la signature de la nouvelle convention Canne.
Gaëlle LHONNEUR